Consultation publique : « Il faut se sentir concerné, dix lignes suffisent »
Agriculteur à Frémécourt (Val-d’Oise), Grégoire Bouilliant a été l’un des premiers à répondre à la consultation publique sur le projet d’arrêté de Zones de non-traitement. Il explique.
La consultation publique sur le projet d’arrêté de Zones de non-traitement (ZNT) s’est ouverte la semaine passée et se poursuit jusqu’au 1er octobre. Elle intervient dans un contexte compliqué puisque plusieurs maires franciliens ont pris des arrêtés d’interdiction d’usage des produits phytosanitaires à moins de 150 mètres des zones habitées.
Dans le Val-d’Oise, Grégoire Bouilliant, agriculteur à Frémécourt, a été l’un des premiers à répondre à cette consultation publique.
« Je me suis senti particulièrement concerné puisque j’ai une parcelle à Us où la maire a pris un arrêté de ce type, explique l’agriculteur. Mais au-delà de ça, c’est un sujet brûlant que chacun devrait s’approprier car cela touche l’ensemble des secteurs agricoles et partout en France. Personne n’est épargné et il est, à mon sens, indispensable de répondre. Certains élus sont de véritables murs que rien ne fera changer d’avis. La consultation publique est une nouvelle forme de communication qui nous est offerte, il faut s’en saisir ».
Dans son écrit, Grégoire Bouilliant a pris le parti de ne pas être trop technique : « J’ai expliqué que 5 mètres, 10 mètres, ou plus, ou moins, peu importe, il y aurait des surfaces impactées et donc un manque à gagner. Qui va financer cela ? Ensuite, j’ai interrogé sur la pertinence de reculer les zones cultivées. Pourquoi ne serait-ce pas plutôt les limites de propriété des jardins pour créer une zone tampon ? Et j’ai souligné qu’en cas d’application des ZNT, il faudrait prendre cela en compte pour les constructions futures. J’ai également évoqué le délai de prévenance qui est inapplicable car nous avons des promeneurs toute l’année… Faudra-t-il mettre des panneaux à l’entrée des parcelles qui indiqueront ’’Attention, risque de traitement phytosanitaire’’ ? Et enfin, j’ai terminé mon propos par un listing sous forme de questions posant les principaux enjeux : pourquoi ce délai de prévenance ? pourquoi continuer à faire des PLU si c’est pour tout remodifier ensuite ? Cela coûte une fortune… Pourquoi remettre en cause des études scientifiques et l’utilisation de produits qui ont reçu des autorisations de mise sur le marché ? Et pourquoi un tel décret dans une politique française qui transpose déjà beaucoup de directives ? ».
Le propos de Grégoire Bouilliant tient en une dizaine de lignes, « c’est assez simple et rapide, il n’y a pas grand chose à faire, il faut se sentir concerné, exploiter ce canal de communication, être concis et ne pas trop donner son opinion, plutôt interroger et souligner les inepties ou incohérences ».
L’agriculteur val-d’oisien a prévu de faire participer son père à la consultation en tenant là un propos plus technique, ainsi que son épouse, pour laquelle il imagine un texte davantage « grand public ».
Marine Guillaume