Comptes de l'agriculture : 2017, année de rattrapage
Après une année 2016 historiquement mauvaise, le résultat des exploitations agricoles françaises progresse en 2017, selon les chiffres présentés par l’Insee le 5 juillet. La valeur ajoutée brute (subventions comprises) par actif progresse de 8,6 %. Mais elle se répartit inégalement entre les régions. Les zones à dominante céréalière ou élevage profitent d’un rattrapage, quand les régions viticoles voient leurs résultats dégradés par des pertes de production. Les syndicats dénoncent des chiffres en trompe-l’oeil, masquant une dégradation tendancielle sur la dernière décennie.
Comme attendu après une année 2016 catastrophique, le résultat de la branche agricole est reparti à la hausse en 2017, grâce à une hausse de valeur de la production et une baisse des consommations intermédiaires. C’est le principal enseignement à tirer des résultats de la Ferme France présentés par l’Insee à la Commission des comptes de l’agriculture de la Nation le 5 juillet.
Ainsi, la valeur ajoutée brute (subventions incluses) de la Ferme France progresse de 7,5 % en 2017 en termes réels, c’est-à-dire en tenant compte de l’inflation. Divisé par le nombre d’actifs, ce taux monte à 8,6 %, du fait de la baisse de la population agricole. Au vu de la dégradation généralisée des résultats en 2016, cette amélioration tient plus d’un rattrapage que d’une réelle embellie pour l’agriculture française.
Rebond du chiffre d’affaires
La valeur de la production agricole, que l’on peut comparer au chiffre d’affaires d’une entreprise, se redresse de 3,2 % en 2017 à 71,8 milliards d’euros. Mais le niveau de 2015 n’est toujours pas retrouvé, après le repli de 2016.
À noter que la hausse de ce chiffre d’affaires n’a pas la même explication dans toutes les filières : elle tient à de meilleurs volumes dans les productions végétales, et est due aux prix dans les productions animales.
Dans le détail : en filières animales, les volumes de production sont en léger repli (- 1 %), le prix des produits animaux en forte hausse (+ 6,8 %) pour aboutir à un chiffre d’affaires en progression de 5,7 %. Dans les filières végétales, ce sont les volumes qui sont en hausse (+6,3 %), tandis que les prix continuent de diminuer (- 4,1 %), si bien que le chiffre d’affaires progresse de 1,9 %.
Retournement en céréales, fruits et légumes en berne
Après une année 2016 extrêmement chaotique pour les céréales, le rétablissement des volumes (+25 %) permet une très nette progression du chiffre d’affaires (+ 22,4 %) et ce malgré des prix qui continuent d’être orientée à la baisse (-2,1 %). Ainsi, alors qu’en 2016, les céréales avaient le plus contribué à la baisse de la production agricole en valeur, ce sont, en 2017, les premiers contributeurs de la croissance de la production agricole (+ 1,7 milliard d’euros pour une hausse totale de 2,2 milliards d’euros).
Dans le secteur des fruits et légumes, c’est surtout la baisse des prix qui entraîne une diminution du chiffre d’affaires. Par exemple, la pomme de terre a vu ses volumes augmenter mais les bonnes récoltes ont très fortement pesé sur les cours qui diminuent de plus de 30 %. Pour les autres légumes, les prix sont aussi nettement orientés à la baisse, à l’exception de la laitue. De plus, les volumes sont en léger recul (- 1 %), et plus particulièrement pour les tomates, carottes, courgettes endives et laitues. Coté fruits, après de mauvaises récoltes en 2016, la production se rétablit, tirée par les bons résultats des filières abricot et cerise.
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