Coline Jourdan sensibilise les élèves de La Saussaye
L’Eplefpa de Chartres-La Saussaye accueille pendant quelques semaines une jeune artiste photographe en résidence, Coline Jourdan.
Dans le cadre de son partenariat avec la Drac (Direction régionale des affaires culturelles), l’Eplefpa de Chartres-La Saussaye accueille chaque année, sur un trimestre, un artiste en résidence pour sensibiliser les étudiants au fait artistique.
Cette année, c’est la jeune photographe Coline Jourdan qui a été choisie. Après l’École nationale supérieure d’art de Dijon, elle a rejoint un collectif d’artistes de Rouen avec lequel elle poursuit un travail sur la pratique expérimentale de la photographie. Ses recherches l’ont amenée à se pencher sur les techniques photographiques auxquelles elle a mêlé ses convictions et en particulier ses préoccupations pour l’environnement.
Elle s’est ainsi amusée à traiter des images en ajoutant du Roundup à son révélateur, voire d’autres produits chimiques, pour faire apparaître une forme de poésie.
Pour cette résidence, elle a exhumé de l’histoire de la photographie l’antotypie, un procédé découvert par John Herschel en 1842 : « C’est un travail avec le vivant. On utilise du jus de végétaux pour faire des images, les jus d’épinard et de betterave fonctionnent », explique-t-elle.
Pour produire une image, il faut imprégner une feuille de jus végétal, placer un négatif dessus puis laisser le tout au soleil dans un châssis, pendant quelques jours… L’antotypie produit des images instables qui s’estompent à la lumière, mais le côté magique du procédé a séduit les élèves.
Pour Coline Jourdan : « C’est intéressant de travailler avec de futurs agriculteurs. Je ne me pose pas face à eux en opposante des produits phytos, je préfère m’en prendre aux lobbies qu’aux agriculteurs. Et je n’aime pas être sur le côté et dire c’est mal. De nombreux élèves différents viennent me parler, c’est très intéressant et ça m’apporte beaucoup sur mon positionnement. Et c’est très riche d’un point de vue humain ».
Hervé Colin