Économie
Cerfrance Alliance Centre fait part des tendances
L’agence Cerfrance Alliance Centre de Saint-Jean-de-la-Ruelle a présenté les références économiques agricoles loirétaines lundi 23 septembre. JA 45 participait à la réunion.
L’agence Cerfrance Alliance Centre de Saint-Jean-de-la-Ruelle a présenté les références économiques agricoles loirétaines lundi 23 septembre. JA 45 participait à la réunion.
L’agence Cerfrance Alliance Centre de Saint-Jean-de-la-Ruelle a organisé une réunion de présentation des références économiques agricoles lundi 23 septembre. Impliquant les différentes Organisations professionnelles agricoles (OPA), ce moment a permis au Cerfrance de mettre en avant le panorama des exploitations agricoles du Loiret avec les résultats 2023 et les premiers résultats de la récolte 2024.
Âge moyen : 51 ans
Avant l’analyse des données chiffrées, le centre de gestion rappelle d’abord quelques données statistiques. Il ressort que l’âge moyen des exploitants dans le Loiret en 2023 s’établit à 51 ans. « Ce chiffre illustre bien le défi des dix prochaines années s’agissant du renouvellement des générations en agriculture et de l’impérieuse nécessité d’installer des jeunes sur des exploitations viables et vivables et de bien accompagner la transmission », commente Rodolphe Leroy, membre du conseil d’administration de Jeunes agriculteurs Loiret, présent à cet événement.
En 2023, la surface moyenne par exploitation loirétaine est de 110 hectares. Elle se hisse à 150 hectares pour les exploitations en polyculture-élevage. Autre signal des mutations observées, la part d’exploitations en Gaec a baissé de 9 à 5 % entre 2010 et 2023, tandis que les autres formes juridiques continuent d’augmenter ou restent stables.
Autre chiffre mis en avant lors de cette réunion, le taux de 63 % d’exploitations loirétaines assurées pour leurs récoltes. Ce qui place le Loiret en tête des départements de la région assurés.
L’effet ciseaux
En s’appuyant sur un échantillon de 400 exploitations observées, le Cerfrance relève une sensible baisse des charges et ses composantes entre 2023 et 2024, - 6 % soit en moyenne, - 104 euros à l’hectare. Cette évolution sur la période s’inscrit dans un effet à la baisse de prix pour les engrais et phytosanitaires et l’acquis syndical obtenu par FNSEA-JA s’agissant du GNR et sa détaxe. Malgré ces signaux positifs et une normalisation des prix des intrants, l'effet ciseaux produits-charges pour les exploitations en grandes cultures est arrivé en 2023 avec 1 736 euros à l’hectare de charges contre 1 631 euros de produits.
À titre de comparaison en 2022, les charges à l’hectare s’établissaient à 1 375 euros contre 2 185 euros de produits. Ces données induisent un résultat négatif sur les deux exercices 2023 et 2024 et se justifient par des coûts de production à la tonne qui restent particulièrement élevés, en raison du contexte économique, des aléas climatiques et des augmentations plurielles de charges de structure par ailleurs.
L’exemple pris est celui du blé tendre qui est fortement impacté aussi par l’effet rendement, passé de 6,6 tonnes par hectare en 2023 à 6,1 en 2024, tandis que le coût de production (aides déduites) varie peu passant de 267 à 257 euros d’une campagne culturale à l’autre.
La santé financière des exploitations en question
Les perspectives financières analysées par le Cerfrance démontrent, à minima pour les exploitations de grandes cultures, une hausse exponentielle des mouvements financiers en raison d’investissements importants et de la contraction de nouveaux emprunts. Cette tendance s’accompagne d’une hausse importante de cessions d’immobilisations, notamment des reventes de matériels.
Le centre de gestion met en avant l’augmentation des risques financiers pour les exploitations et un repérage accru des entreprises en péril. Alors qu’en 2022, 6 % des exploitations étaient classées en situation financière critique, elles représentent 10 % en 2023. Aussi, 17 % présentaient un risque élevé, pour 23 % sur la période comparable. Une tendance qui devrait se confirmer en 2024 avec des déficits de trésorerie qui s’accroissent et qui mobilisent la vigilance de l’ensemble des OPA présentes à ce temps fort.