Carton plein pour les Rencontres agronomiques d'Axéréal
Les Rencontres agronomiques du groupe Axéréal pour la région eurélienne ont réuni plus de 200 adhérents le 9 juin, sur une parcelle d'Alexandre Besnard à Arrou (Eure-et-Loir).
Les Rencontres agronomiques du groupe Axéréal pour la région eurélienne ont réuni plus de 200 adhérents le 9 juin, sur une parcelle d'Alexandre Besnard à Arrou (Eure-et-Loir).
C'est sur une belle parcelle de blé de l'exploitation d'Alexandre Besnard à Arrou (Eure-et-Loir), vendredi 9 juin, que le groupe Axéréal a organisé l'une de ses traditionnelles Rencontres agronomiques, ouverte aux adhérents de la région eurélienne de la coopérative. Plus de 200 agriculteurs ont répondu à l'invitation.
Agronomie le matin
Autour de sa plateforme d'essais, la matinée a été consacrée aux questions agronomiques à travers une série d'ateliers. Il a été question entre autres de faire un tour des variétés de blé proposées par la coopérative, de désherbage avec l'arrivée pour 2025 d'un nouveau produit anti-graminée, de parler de l'intérêt de l'agriculture régénérative ou encore de vérifier l'efficacité de plusieurs produits biostimulants dans un essai sur la réponse à l'azote.
Le technicien en charge de cet atelier n'a pas mâché ses mots : « Quand les prix de l'engrais étaient au plus haut, les entreprises qui proposent des produits biostimulants à base de bactéries pour aider les plantes ont fait beaucoup de publicité. Aujourd'hui, on n'en voit plus… Le métier de technicien est d'être à l'écoute, de douter, de tester et de communiquer. Le but n'est pas de vendre du rêve mais des choses qui marchent ».
Trois molécules testées
Après avoir rappelé que pour le moment toutes les planètes se sont bien alignées pour que le potentiel de cette campagne soit optimum pour les cultures d'hiver, il a remonté les bandes d'essais montrant la réponse à l'azote à partir d'un témoin zéro qui permet de qualifier la parcelle et ses conditions. Au fil de l'essai, les modalités s'échelonnaient classiquement avec des bandes fertilisées à plus ou moins 40 unités autour de la dose x préconisée. Trois produits biostimulants ont été intégrés dans ce protocole : le Vixeran (Syngenta), le Blue N (Corteva) et l'Appetizer (UPL).
Toutes les modalités ont été mesurées à la pince N-tester pour une moyenne relevée à 625 pour les blés non biostimulés, et toutes les bandes ayant été complémentées par l'un de ses produits novateurs ont donné un résultat inférieur à cette moyenne, respectivement 614, 613 et 609 : « La messe sera dite quand nous aurons mesuré le taux de protéines, a relativisé le technicien. Néanmoins, le constat à date est que l'on n'a rien vu de merveilleux… Et sûr que les fournisseurs auront tous une bonne raison pour nous expliquer pourquoi ça n'a pas marché… ».
Pour d'autres raisons, en particulier la propreté générale de la parcelle d'essai — un blé de colza semé tardivement —, l'essai du nouveau désherbant anti-graminées promis pour 2025 n'a pas pu faire la preuve de son efficacité. Il offre un nouveau mode d'action en post-levée et reste à suivre néanmoins.
Village d'innovations
Après un repas partagé sous un vaste barnum, les agriculteurs étaient invités à se rendre sur le village où étaient présentées les aspects novateurs du groupe coopératif Axéréal comme son implication dans la nouvelle filière Intact (notre édition du 7 avril) qui vise à proposer des débouchés aux cultures de protéagineux, les pistes d'adaptation au changement climatique, les services digitaux proposés comme la nouvelle application Max, l'agriculture de précision avec la modulation des doses et Farmstar, la proposition offerte aux adhérents d'investir dans les filières comme le malt, ou encore la possibilité de devenir multiplicateur de semences.
Au final, une journée bien remplie sous le soleil percheron, au cours de laquelle les adhérents ont pu profiter d'un moment de convivialité et ont pu faire le tour du meilleur de ce qu'Axéréal leur propose.
« Le fil conducteur de ces Rencontres, c'est l'agriculture régénérative »
Ces Rencontres agronomiques d'Axéréal sont l'occasion de rencontrer le président de la région eurélienne de la coopérative, Romain Gallas, et son directeur, Guillaume Vacher.
Priorité aux filières
« Nous sommes la région la plus au nord de la coopérative et la plus concernée par les filières, précisent les deux hommes. Elles sont une grande fierté car elles apportent de la valeur ajoutée à nos agriculteurs. Elles concernent le blé tendre, le blé dur, le blé améliorant, avec des débouchés en meunerie, le colza, le maïs et l'orge brassicole. Cela fait plus de dix ans que nous sommes impliqués dans ces démarches ».
Pour Romain Gallas : « Le fil conducteur ici, c'est l'agriculture régénérative. Elle se doit d'être durable, bas-carbone, sur un sol vivant mais productive. Il s'agit de diversifier les assolements, d'où l'intérêt du pois et de la féverole. Nous devons accompagner les agriculteurs dans cette transition et dans leur adaptation au changement climatique, à la demande sociétale avec moins de phytos, moins d'azote. Nous nous appuyons aussi sur la génétique. L'agriculture régénérative, c'est combiner tous ces leviers ».
« Ces Rencontres sont un moment important dans la vie de la coopérative, relève Romain Gallas. Il y a de la convivialité et elles permettent de voir ce qui se fait dans la coopérative et qui est aux manettes ».