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Biner et fertiliser le maïs simultanément

En un seul passage, il est désormais possible d’effectuer le binage du maïs en même temps qu’une fertilisation localisée. Objectif de la manœuvre : s’attaquer aux ray-grass résistants. Reportage à Péronville (Eure-et-Loir) où la technique est actuellement testée par la SCEA Pousse.

Dans certaines exploitations agricoles, le maïs est une culture prépondérante au pouvoir nettoyant pour les parcelles, ce qui nécessite de se pencher sur certains freins qui menaceraient sa pérennité au sein des assolements.

À Péronville (Eure-et-Loir), Sébastien Hallouin, salarié de la SCEA Pousse, teste le binage associé à la fertilisation localisée sur maïs.

À Péronville, en Eure-et-Loir, c’est essentiellement les problématiques de ray-grass résistants qui ont amené l’équipe de la SCEA Pousse à réfléchir à des moyens de lutte efficaces à mettre en place sur les 80 hectares de maïs au sein d’une surface agricole utile de 320 hectares irrigués. Et le plan d’attaque passe par le machinisme. « Mes employeurs ont récemment investi à la fois dans une bineuseLemken (ex-Steketee), mais aussi dans une cuve frontale de 1 100 litres avec interface de guidage pour assurer une pulvérisation ciblée, explique Sébastien Hallouin, salarié agricole. Cet équipement nous a permis de développer une nouvelle technique en maïs : le binage accompagné d’une fertilisation localisée de solution azotée. L’idée est de s’attaquer aux ray-grass résistants, problématique à laquelle nous sommes confrontés depuis une quinzaine d’années et pour laquelle le labour ne suffit pas. Lors du binage, la fertilisation ciblée sur le rang permet d’éviter de nourrir les adventices de l’interrang ».

La solution azotée incorporée directement dans le sol

Très concrètement, en 2023, la SCEA Pousse a assuré une première fertilisation de type starter 18-46 lors des semis de maïs en avril, en six rangs. Deux binages ont été effectués, à une dizaine de jours d’intervalle. Et c’est sur le deuxième binage que la fertilisation localisée a été positionnée. Cette technique a permis d’incorporer la solution azotée directement dans le sol derrière une dent pour éviter l’évaporation. Enfin, une troisième opération de fertilisation avec de l’urée a été menée, de manière plus classique. « On voit du résultat avec la bineuse si le temps est sec après le passage, et en intervenant suffisamment tôt, constate Sébastien Hallouin. Ça redonne de la vie microbienne au sol. Nous disposons désormais d’outils plutôt performants, notamment grâce à l’interface de guidage qui apporte confort, précision et plus grand débit de chantier. Pour la pulvérisation, la technologie Isobus nous permet de régler un ensemble de paramètres, largeur totale, écartement des buses…, pour plus de précision. La vitesse est également régulée. Pour un binage accompagné d’une fertilisation, elle est comprise entre 5 et 8 km/h selon les terres ».

La prochaine saison des semis de maïs devrait s’accompagner d’un nouveau test : le binage combiné au désherbage chimique. Ces essais techniques menés par la SCEA Pousse sont facilités car elle détient ce matériel en individuel. Une acquisition notamment permise par les récents programmes de soutien à l’investissement en agriculture.

Les + de la technique

  • La technique de binage associé à la pulvérisation tend à se démocratiser car plusieurs actions sont réalisées en un seul passage.
  • Elle va en faveur d’une réduction des produits phytopharmaceutiques et des indices de fréquence de traitement (IFT).
  • Cette technique permet une réduction de la volatilisation avec une pulvérisation au plus proche de la cible.

Cet article fait partie d'un dossier Désherbage mécanique

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