« Arrêtons les discours et passons aux actes ! »
Quelles perspectives pour le milieu rural à l'aune de la réforme territoriale ? L'Amoma posait la question lors d'une soirée débat qui avait lieu vendredi 10 avril à Châteauneuf-sur-Loire.
« La réduction des dotations de l'État aux collectivités locales ? Je comprends que ce soit violent mais, lorsqu'on a deux mille milliards d'euros de dettes, il faut que chacun prenne ses responsabilités. » Président de la chambre d'agriculture, Michel Masson s'exprimait le vendredi 10 avril à Châteauneuf-sur-Loire, lors de la conférence-débat organisée par l'Amoma, Association des membres de l'Ordre du mérite agricole. Une soirée consacrée à la réforme territoriale. « En France, on a distribué beaucoup de subventions » a poursuivi l'orateur. Cette politique a conduit à surenchérir le coût des marchés publics et à réaliser des aménagements qui n'étaient pas forcément utiles... « Il faut revenir à l'économie vraie car le système actuel n'est pas tenable. Arrêtons les discours et passons aux actes : instaurons une bonne gestion ! Il faut être précautionneux de l'argent public. »
La planche de salut des territoires ruraux
Élu à la chambre d'agriculture et présent parmi l'assistance, Jean-Claude Prieur reprit ces propos à son compte : « La valeur ajoutée d'un pays réside dans ses secteurs primaire et secondaire, pas dans les services. Or l'industrie française est morte : tout repartira du secteur primaire. L'agriculture sera la planche de salut des territoires ruraux. » Réaction de Michel Masson : « Notre pays s'est éloigné de l'économie réelle. En distribuant la richesse avant de la créer, on vit à crédit. Du temps du chancelier Schröder, l'Allemagne a investi sur l'avenir et, aujourd'hui, on en voit les résultats. »
La réforme territoriale crée treize nouvelles régions ainsi que treize métropoles, dix en plus de Paris, Lyon et Marseille. La région Centre Val de Loire restant inchangée dans son périmètre, « on peut agir vite » a déclaré Xavier Beulin, président de la FNSEA et du Conseil économique, social et environnemental régional, qui cita l'exemple du contrat de plan État-Région. « Il faut favoriser un réseau de villes à travers des capitales départementales et des synergies de territoires. » L'orateur souleva la question de la décision politique et de son application : la Suisse l'a réglée à travers ses votations. Un système que « nous pourrions imaginer à l'échelle des territoires » a indiqué Xavier Beulin : « Cela permettrait le respect de la décision du plus grand nombre sur les projets de la cité. » Par exemple, le barrage de Sivens... « Il faut réhabiliter le politique mais, pour cela, il faut lui redonner sa légitimité » a conclu l'orateur.