Anticiper pour réussir sa transmission d’exploitation
Jeunes agriculteurs de Loir-et-Cher a organisé son traditionnel Forum transmission jeudi 6 février à Pruniers-en-Sologne.
Jeunes agriculteurs de Loir-et-Cher a organisé son traditionnel Forum transmission jeudi 6 février à Pruniers-en-Sologne.

La transmission est une étape essentielle pour réussir au mieux son départ à la retraite et favoriser l’installation d’un jeune repreneur. Afin de préparer cette étape et pour donner toutes les informations utiles aux agriculteurs concernés, le syndicat Jeunes agriculteurs de Loir-et-Cher a organisé, jeudi 6 février à Pruniers-en-Sologne (Loir-et-Cher), son Forum installation avec des organisations professionnelles agricoles (OPA) et des professionnels qui ont pu donner toutes les informations aux exploitants présents et répondre à leurs questions.
De l’humain avant tout
La transmission reste un processus où l’humain est l’un des critères le plus important. C'est ce qu'a affirmé Gaëlle de Magalhaes, chargée de mission transmission-installation à la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher : « Il est nécessaire de clarifier son besoin. Se poser les bonnes questions, savoir ce qui est négociable ou non. Il faut aussi prendre en compte le projet du repreneur qui peut être différent du vôtre auparavant sur l’exploitation. L’humain reste au cœur d’un projet de transmission ».
Trouver son repreneur n’est pas toujours évident. Pour cela, la Chambre, grâce au Répertoire départ installation (RDI), accompagne les cédants et les repreneurs, et les met en relation. « Le RDI 41 répertorie plus de 200 candidats, avec une quarantaine de nouveaux chaque année. Il y a 35 offres d’exploitation, avec un renouvellement d'une vingtaine par an. Il existe toujours des personnes intéressées par la reprise d'exploitation. En 2024, il y a eu 30 000 consultations sur le RDI 41 », a souligné Gaëlle de Magalhaes.
Valoriser son exploitation
Les aspects techniques sont arrivés au centre du sujet. Aymeric Barré, juriste d'AS Centre-Loire, a évoqué l’importance de bien définir son projet aussi par rapport à la forme juridique de son exploitation. « On ne cède pas les mêmes parts entre une entreprise individuelle et une société. Ce sont des choses à bien définir dès le départ de son projet », a-t-il détaillé.
Pour valoriser son exploitation, deux méthodes existent, la valeur patrimoniale et la valeur économique. La première méthode consiste à évaluer le matériel ainsi que les installations, sans toutefois prendre en compte les actifs incorporels comme des contrats commerciaux ou la clientèle directe, ainsi que le revenu dégagé par l’exploitation. La valeur économique, pour sa part, repose sur la capacité de l’exploitation à dégager un excédent brut d'exploitation (EBE). « Il ne faut pas négliger la rentabilité de votre entreprise sur les dernières années », a précisé Aymeric Barré.
Céder ses parts Cuma
Certains aspects parfois négligés lors d’une transmission ont été abordés, comme la cession des parts en Cuma. Un adhérent d’une Cuma qui prévoit de prendre sa retraite doit prévenir la coopérative en amont. « Lorsque l’on est en Cuma, on est engagé », a rappelé Anthony Chambrin, conseiller fédératif de la Fédération des Cuma Centre-Val de Loire. Et de poursuivre : « En cas de cession, il faut prévenir le conseil d’administration. Il existe plusieurs solutions. Lorsque le repreneur souhaite intégrer la Cuma, il faut qu’il y soit admis. En cas de non-admission, le cédant ne sera plus engagé avec la coopérative. Si le repreneur ne souhaite pas intégrer la Cuma, il se peut que l’exploitant qui a transmis continue de payer le délai de son engagement même à la retraite ».
La question du foncier
Concernant la transmission du foncier, un notaire était présent pour répondre aux questions. Lucien Chevais, président de la Section des bailleurs de baux ruraux de la FNSEA 41, a donné des conseils sur la gestion du foncier agricole : « Il est important de bien choisir le type de bail que l’on signe lorsqu’on devient propriétaire. Nous, nous conseillons le bail à carrière qui permet une date de fin pour le propriétaire et qui assure aussi au locataire de posséder les terres jusqu’à la fin de sa carrière ».
L’après-midi s’est terminé par un moment de convivialité, durant lequel les participants ont posé de nombreuses questions aux intervenants.