Agroforesterie : bien penser son projet
L’agroforesterie est l’association d’arbres et de cultures sur une même parcelle. Un porteur de projet doit avant tout trouver un intérêt dans ce système avant de se lancer.
« Il n’y a pas une, mais des agroforesteries. » Yves Bachevillier, conseiller en charge des projets forêt à la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, a animé une journée sur l’agroforesterie face à une quarantaine de personnes, le 8 octobre à Blois.
L’agroforesterie, c’est l’association d’arbres et de productions agricoles (végétales ou animales) sur une même parcelle.
Une haie en bordure de champ est une forme d’agroforesterie, le pré-verger en est une autre, les noyeraies agroforestières, le chêne truffier associé à la vigne sont encore d’autres systèmes agroforestiers.
Avant de se lancer dans un tel projet, Yves Bachevillier conseille de bien définir son objectif : choix de la rentabilité économique, volonté de favoriser la biodiversité, ou celle de protéger les horizons du sol et valoriser le ruissellement de surface…
« Il faut bien voir l’intérêt que ce système apporte sur la parcelle. Si vous n’en voyez pas, alors ne faites pas d’agroforesterie », a insisté le conseiller.
Cette réflexion se fait en fonction du contexte de l’exploitation et aux conditions pédoclimatiques. Il est donc nécessaire de s’intéresser à l’intensité lumineuse, au sol et à l’enracinement, aux choix des essences d’arbres.
« Après des expérimentations faites par l’Inra, on s’aperçoit que le plus rentable est de planter cinquante à soixante arbres par hectare alignés dans le sens nord-sud. Au-delà, il y a un fort impact sur la culture intercalaire. De même, la bande cultivée doit faire deux fois la hauteur de l’arbre à l’âge adulte, surtout en grandes cultures. »
Le tout est bien de penser son projet en amont et de s’adapter aux conditions agricoles contemporaines.
Dans le premier pilier de la Pac, il n’y a pas d’incidence des systèmes agroforestiers sur le paiement des DPB. La prime est versée en intégralité sous réserve que le nombre d’arbres par hectare soit inférieur à cent. Concernant l’emprise des haies, il est possible de toucher les DPB si la haie est comptabilisée dans le cadre de la BCAE7.
Dans le deuxième pilier, l’article 23 permet le financement des projets jusqu’à 80 % des coûts d’installation et de suivi. Aujourd’hui, la mesure n’a pas été retenue dans le cadre du Programme de développement rural régional, elle le sera peut-être dans le cadre d’une révision future.
Il n’en demeure pas moins que certaines collectivités ont décidé de soutenir ces investissements sur leurs territoires : pour plus de renseignements, contactez l’Association régionale d’agroforesterie de la région Centre au 06.35.54.24.99.