JA et agriculteurs engagés
Depuis plusieurs années, les agriculteurs français ont tendance à se désengager aussi bien de leurs organisations professionnelles que des collectivités territoriales. Néanmoins cette tendance est à relativiser. Coup de projecteur sur ceux qui s’engagent au-delà de leurs champs.
Depuis plusieurs années, les agriculteurs français ont tendance à se désengager aussi bien de leurs organisations professionnelles que des collectivités territoriales. Néanmoins cette tendance est à relativiser. Coup de projecteur sur ceux qui s’engagent au-delà de leurs champs.
À l’heure où la crise des engagements n’a jamais été aussi forte, l’agriculture conserve un fort taux d’engagement. À l’image des Jeunes agriculteurs interrogés, l’engagement dans les conseils d’administration des Coopératives d’utilisation de matériel agricole (Cuma) ou encore dans les conseils municipaux est important.
Paul Leroy, multi-engagé
C’est le cas de Paul Leroy, membre du bureau de deux Cuma, celle de Beaune et celle des Trois hameaux implantée dans la commune de Nancray-sur-Rimarde. La première comprend un parc de 25 matériels dont un épandeur à fumier et un déchaumeur, tandis que la seconde est spécialisée dans l’irrigation et l’arrachage des betteraves. « Sans parler de l’utilité à mutualiser du matériel pour le travail des champs, les Cuma présentent l’intérêt de pouvoir échanger avec des collègues sur nos pratiques », explique l’agriculteur qui consacre une dizaine d’heures par an à la vie de la Cuma et qui est par ailleurs élu dans son village. « Candidat pour la première fois en 2020, j’ai été élu deuxième adjoint de ma commune dans laquelle je suis les travaux liés aux espaces verts, à l’entretien des routes et l’élagage des arbres, en collaboration avec notre agent technique municipal. Cela me prend une quarantaine d’heures par an », explique l’élu de Saint-Michel, qui compte 145 habitants, et par ailleurs engagé au club de foot de Nancray-sur-Rimarde. Un engagement municipal pour l’intérêt général et pour défendre les agriculteurs qui font vivre les campagnes.
Marine Legrand, conseillère municipale
Un avis partagé par Marine Legrand, élue conseillère municipale à Viglain en 2020, commune solognote qui compte un peu plus de 800 habitants. « Je suis née dans ce village le 1er janvier 1999. Ma mère a été adjointe au maire. Le maire et les élus m’ont connue petite quand je l’accompagnais aux événements. Quand ils m’ont proposé de m’engager, j’ai dit oui car je considère qu’il est important de s’engager aussi pour défendre la place de l’agriculture, par exemple quand on repense un aménagement routier. Avec moins de 4 mètres de large, les engins agricoles ne passent plus. On travaille aussi en partenariat à l’organisation de la Fête des battages qui aura lieu le 6 août prochain dans le village », indique celle qui ambitionne de s’installer dans quelques années.
« Cette fonction me prend cinq à six heures par mois, mais cela permet aussi de comprendre le rôle de chaque collectivité et l’articulation entre elles. Dans le Val de Sully, c’est la communauté de communes qui reprend la compétence urbanisme avec la déclinaison d’un Plan local intercommunal, et je suis attentive à la question des terres agricoles », explique lajeune femme de 24 ans, qui n’hésitera pas à continuer cette aventure tout en alliant l’engagement syndical, son travail d’assistante comptable et son projet de ferme.
Martin Beauvallet, président de Cuma
Une vision de l’engagement partagée par Martin Beauvallet, trésorier de Jeunes agriculteurs Loiret et président de la Cuma de la Laborieuse, à laquelle son grand-père adhérait déjà il y a cinquante ans, à sa création. Président depuis 2017, l’agriculteur porte avec les huit autres adhérents, la diversification des outils de la Cuma, spécialisée jusqu’à l’année dernière dans l’irrigation. « La Cuma reste un outil au service des agriculteurs », conclut l’exploitant de Greneville-en-Beauce qui consacre une semaine par an à la gestion de la coopérative. « Je suis aussi administrateur dans une autre Cuma et dans mon GDA, le Groupement d’études économiques et techniques agricoles de Pithiviers, qui permet de faire le lien avec les réseaux de la Chambre consulaire ».