Méthanisation
Agri-biogaz de la Brie entre en fonction
Agri-biogaz de la Brie est une unité de méthanisation située à Limoges-Fourches (Seine-et-Marne). L’injection des premiers mètres cubes de biométhane est prévue le 1er février.
Agri-biogaz de la Brie est une unité de méthanisation située à Limoges-Fourches (Seine-et-Marne). L’injection des premiers mètres cubes de biométhane est prévue le 1er février.
«La méthanisation est l’un des vecteurs de la colonne vertébrale du mixe énergétique en France. En fonction des opportunités, les méthaniseurs sont raccordés au réseau de distribution (GRDF) ou de transport (GRTgaz) », a souligné Philippe Girard, représentant de GRDF mi-décembre, lors d’une journée diversification sur le thème de la méthanisation organisée sur le chantier de construction de l’unité de méthanisation Agri-biogaz de la Brie à Limoges-Fourches (Seine-et-Marne). Rappelons que la Seine-et-Marne a été la pionnière en matière de méthanisation à injection directe dans le réseau à quelques kilomètres de ce site.
Ce projet porté par quatre exploitants agricoles (Benjamin et Marc Deloison, Mathieu Beaudoin et Thomas Proffit), issus de trois exploitations des alentours, commencera à injecter du biométhane le 1er février. Un an aura été nécessaire depuis le premier coup de pelle sur le chantier, sans compter les mois d’étude nécessaires au préalable. Un des points essentiels en amont des travaux est l’acceptation du projet par les riverains. La communication auprès des communes est indispensable. Pour ce projet, après de nombreux échanges, le site initial du méthaniseur a notamment été déplacé pour s’insérer entre un silo et une déchetterie. « Même si ce n’est pas une partie de plaisir, nous avons tenu une réunion publique pour informer, expliquer et répondre aux questions », souligne Benjamin Deloison qui est présent au quotidien pour suivre le chantier.
Dès le départ, ils ont fait réaliser une première couche de voirie — qui sera finalisée à la fin du chantier. Une allée centrale traverse le site avec d’un côté trois silos d’ensilage. Des murs de fond de silos ont été édifiés et les bâches peuvent être accrochées au mur. Le filet qui couvre l'ensilage apporte une protection complémentaire contre les dégâts des oiseaux et de sangliers. La pente des silos doit également être appropriée. L’une de leurs principales problématiques est la gestion des jus d’ensilage — très agressifs, ils attaquent les joints —, avant qu’ils ne puissent être réintroduits dans le process.
De 190 à 290 nm3/h
Si un prestataire réalise l’ensilage, une dizaine de personnes sont nécessaires pour le bâchage du silo.
Le pont-bascule est hors-sol. Une trémie Terback de 120 m3 permet d’alimenter le méthaniseur.
À la suite du changement de réglementation qui limite l’augmentation de la puissance à 100 nm3/h au cours de la vie du méthaniseur, les associés ont décidé de débuter avec une puissance de 190 nm3/h, pour passer au mieux à 290. « Nous avons dû nous adapter en cours de projet, note Mathieu Beaudoin. Il n’y aura donc pas de seconde trémie, comme nous l’envisagions, mais nous réfléchissons à l’investissement dans des pré-fosses afin de pouvoir incorporer des intrants liquides ».
Un bâtiment accueille également les bureaux, le stockage de certains intrants secs et le télescopique.
La matière sèche est diluée avec un digestat liquide pour obtenir un mélange à 12 % de matière sèche maximum lors de l’incorporation. La spécificité du broyeur permet une plus grande polyvalence sur le type d’intrants à incorporer, ainsi qu’un temps de séjour réduit grâce à la préparation de la matière.
Alors que la première injection est prévue le 1er février, le remplissage du méthaniseur a commencé début janvier avec 4 tonnes par semaine d’apport afin d’activer les bactéries « et commencer à appréhender la partie biologie », note Benjamin Deloison, qui poursuit : « La méthanisation est l’occasion de pousser la partie couverts et diversité d’assolement (ensilage d’orge en mai par exemple). Cela apporte aussi plus d’indépendance sur la partie engrais ».
Du photovoltaïque aussi
Une chaudière au biogaz permet également de couvrir les besoins du site.
Les eaux de pluie sont récupérées dans une citerne souple. Et sur un merlon dominant la lagune, des panneaux photovoltaïques seront installés. Ils devraient couvrir 15 à 20 % de la consommation électrique du site. Dernière étape, la partie paysagère, à ne pas négliger.
Si la force du projet est qu’il est porté par un groupe, les exploitants doivent gérer les problèmes au quotidien car tout est nouveau.