Colère des agriculteurs
Acte 2 : le siège de la capitale
À la suite des « annonces insignifiantes » du Premier ministre et à son « attitude désinvolte » à l’égard des agriculteurs vendredi 26 janvier au soir, la FNSEA Grand bassin parisien et les JA Grand bassin parisien ont lancé un nouvel appel à mobilisation. Le but : assiéger Paris en bloquant les huit axes autoroutiers principaux, à savoir A1, A4, A5, A6, A10, A13, A15 et A16.
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Ainsi dès 14 heures lundi 29 janvier, des centaines de tracteurs franciliens, sous l’égide des FDSEA et des JA de Seine-et-Marne et d’Île-de-France, accompagnés ou rejoints par ceux des départements voisins et même de plus loin (Haute-Saône, Meuse, Dordogne…) ont bloqué ces axes routiers, provoquant d’importants ralentissements aux alentours de la capitale. Objectif affiché : tenir au moins jusqu’au jeudi 1er février, date d’un conseil européen, l’une des demandes portant sur la suppression des 4 % de jachère imposés par la Pac, sans oublier l'arrêt de l'accord du libre-échange.
Murs de paille, ravitaillements (offerts parfois par des commerçants, artisans, exploitants agricoles diversifiés ou même des coopératives), feux de la colère, bennes aménagées pour la nuit, ils ont installé des véritables campements où les manifestants se relaient jour et nuit pour demander des mesures concrètes qui donnent un véritable cap au secteur agricole. Leurs revendications sont affichées sur leurs tracteurs avec un leitmotiv « notre fin sera votre faim ».
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Vingt-quatre heures après leur arrivée, le discours de politique générale de Gabriel Attal devant les députés, qualifié de « joli discours d’éloquence », où il a distillé de-ci, de-là des mots à destination de la profession agricole, n’a fait qu’amplifier leur colère. Sur l’A10, l’A6, puis sur l’A13, mercredi 31 au matin, ils sont remontés dans les tracteurs pour se rapprocher de Paris.
Mercredi 31 janvier, la Région Île-de-France a adopté une motion de soutien aux revendications des agriculteurs et annoncé pour le printemps la tenue d'Assises régionales agricoles.
La colère qui gronde dans les campagnes ne semble toujours pas entendue. À l’heure où nous bouclons ce journal, un cordon de CRS les empêche d’aller plus loin. Se dirige-t-on vers un acte 3 ?