Agroforesterie
540 arbres sur le parcours des poules pondeuses
Mi-janvier, 540 arbres ont été plantés à la Ferme de Bellevue, à Verdelot, sur le parcours de l’atelier de poules pondeuses de plein air Label rouge.
Mi-janvier, 540 arbres ont été plantés à la Ferme de Bellevue, à Verdelot, sur le parcours de l’atelier de poules pondeuses de plein air Label rouge.
540 arbres ont été plantés les vendredi 14 et samedi 15 janvier à proximité des deux bâtiments de l’élevage de poules pondeuses de plein air Label rouge de la Ferme de Bellevue à Verdelot (Seine-et-Marne). Le vendredi, cinquante enfants de l’école du village ont planté une haie de 170 arbres dans le cadre de leur programme de développement durable. Il est prévu que les écoliers reviennent aux beaux jours voir l’évolution de leurs plantations dans le cadre d’une randonnée. Le lendemain, c’est une cinquantaine de personnes, collègues agriculteurs et riverains de tous les âges qui étaient présents.
Les arbres ont été livrés par la pépinière voisine du Point du jour et le paillis par un voisin qui s’occupe de l’entretien d’espaces verts. Trois peignes ont été réalisés face aux sorties des bâtiments afin d’inciter les poules à avancer dans la parcelle, ainsi que deux haies. « Cela doit rester circulable dans la parcelle, la fauche étant obligatoire pour des raisons sanitaires », note l’exploitante, Géraldine Marichal.
La plantation se compose d’une dizaine d’essences d’arbres champêtres (arbres qui se développent à l’état naturel dans la région et ayant pour but de faire une haie) tels que l’érable, le cornouiller, le chêne, le noisetier, le sureau, l’aubépine… « Les arbres doivent se plaire et vite former une haie à partir de jeunes plants de 30 cm. Les espèces différentes sont alternées dans l’objectif d’apporter de la diversité aux pollinisateurs et dans un souci d’esthétisme », explique Géraldine Marichal qui s’est installée en 2012 aux côtés de son mari, après avoir travaillé plusieurs années dans le secteur bancaire. En complément de l’exploitation familiale de polyculture-élevage (bovins lait et viande), la mère de famille de trois jeunes enfants a créé son propre atelier de poules pondeuses plein air Label rouge. « C’est une espèce qui m’attirait contrairement aux bovins et qui m’occupe à plein temps. » Ainsi, deux bâtiments de 6 000 poules chacun sont sortis de terre. Les volatiles de chaque bâtiment disposent de 3 hectares de prairies, malheureusement inaccessibles depuis le 5 novembre en raison du confinement national face au risque de propagation de la grippe aviaire. « Cela ne va pas sans difficultés car le bâtiment, clair avec lumière naturelle, est adapté pour le plein air. L’enfermement génère stress et piquage, voire une surmortalité. »
Les premières volailles sont arrivées le 12 mai 2021. L’ensemble de la production est vendue à CDPO. « Sans couvert, les poules ne s’éloignent pas à plus de 25-30 mètres du bâtiment, d’où notre volonté de planter des arbres. » Dès 2019, elle s’est intéressée avec son époux à l’agroforesterie en élevage de volailles et a suivi une journée technique avec la chambre d’Agriculture. « Je ne voulais pas me limiter au cahier des charges du Label rouge qui impose vingt arbres par bâtiment, souligne Géraldine Marichal. Après une étude réalisée par le service environnement de la chambre d’Agriculture et une visite de la parcelle pour trouver les meilleures espèces adaptées en fonction des contraintes de celle-ci (drainage, vents dominants, clôtures), une proposition de plantation, la base de notre réflexion, nous a été faite ». En parallèle, le couple a rencontré l’Association des planteurs volontaires basée dans le Nord, qui lui a proposé de l'accompagner via son expertise mais aussi des leviers financiers.
Des clôtures électriques ceinturent la parcelle et une protection entoure les arbres les cinq premières années pour les protéger des poules.
Outre la création d’un parcours pour les poules, volatiles peureux, où elles seront également protégées du soleil et du vent, d’ici sept-huit ans l’exploitante espère vendre du BRF (bois raméal fragmenté) sous forme de paillis. C’est aussi un moyen de mieux insérer le bâtiment dans le paysage car cela crée une sorte de brise-vue avec une haie plantée en contrebas).