Économie
AS 28 analyse le bilan des exploitations devant les OPA
AS 28 a fait un retour sur la campagne 2021, ainsi que des prévisions sur les années suivantes devant les organisations professionnelles agricoles du département, le 19 janvier à la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir.
AS 28 a fait un retour sur la campagne 2021, ainsi que des prévisions sur les années suivantes devant les organisations professionnelles agricoles du département, le 19 janvier à la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir.
Pour la première fois, l'association Accompagnement stratégie 28 (AS 28) a proposé, jeudi 19 janvier, un bilan économique des exploitations agricoles, basé sur les comptabilités de ses adhérents. Au programme, un retour sur la campagne passée et des tendances pour les années 2022 et 2023. Soline Deniau, conseillère de gestion à AS 28 explique : « Pour nous, c'est aussi l'occasion de rencontrer tous les acteurs du secteur avec qui nous sommes le plus souvent en contact à distance ».
Analyse des données
Les 600 adhérents agriculteurs du cabinet permettent de collecter, à partir de leurs dossiers de gestion, des données concrètes sur l'état économique des exploitations. Celles-ci sont recueillies au rythme des clôtures comptables, entre trois et vingt-et-un mois après la moisson. « Les statistiques finales ont alors toujours une campagne de retard, regrette la conseillère, mais les estimations restent utiles pour se projeter dans l’avenir ». Pour bénéficier de statistiques avant de connaître les chiffres des clôtures, des estimations sont faites par l’association aux alentours de septembre-octobre. Elles comprennent les rendements de la récolte communiqués par les organismes techniques, les cours du jour, ainsi que les charges issues notamment des statistiques AS 28 de l'année précédente.
De bons résultats…
Pour les exploitations de 80 à 160 hectares, groupe le plus représenté parmis les adhérents, l'EBE* par hectare continue d'évoluer positivement. Déjà en hausse entre 2020 et 2021 de 378 à 1 058 euros par hectare, il augmenterait à 1 280 euros selon les estimations de la récolte 2022. Ces bons résultats s'expliquent notamment par la forte augmentation des prix de vente avec le conflit en Ukraine depuis février.
… mais attention à l'effet ciseaux
Le cabinet comptable craint cependant un « effet ciseaux » pour la saison suivante. « Avec la hausse des intrants et la volatilité des prix de vente, il est primordial de connaître ses seuils de commercialisation », confie Soline Deniau. Ce calcul permet d’estimer le prix d'équilibre à partir duquel l'exploitant gagne de l'argent en vendant sa récolte, pour couvrir l'ensemble de ses engagements financiers. Il permet alors d'anticiper et d'orienter l'assolement en fonction de la rentabilité des cultures et de repenser ses systèmes d'exploitation en fonction des évolutions du marché.
*Excédent brut d'exploitation.