Action syndicale
200 tracteurs en Seine-et-Marne pour une première mise en garde
200 tracteurs et près de 300 agriculteurs ont convergé le 2 avril vers la préfecture et les sous-préfectures de Seine-et-Marne pour mettre la pression sur les gouvernants contre les premières propositions de la Pac 2023.
200 tracteurs et près de 300 agriculteurs ont convergé le 2 avril vers la préfecture et les sous-préfectures de Seine-et-Marne pour mettre la pression sur les gouvernants contre les premières propositions de la Pac 2023.
200 tracteurs et 60 véhicules, soit près de 300 agriculteurs du département, ont convergé vendredi 2 avril vers la préfecture de Melun et les sous-préfectures de Fontainebleau, Meaux et Provins, répondant à l’appel lancé par la FNSEA Grand Bassin parisien.
L’objectif était de mettre la pression sur les gouvernants contre la première version de propositions de la nouvelle Pac 2023 et ses mesures déconnectées de la réalité du vivant, inatteignables et élitistes, sa complexité administrative, son risque d’impact financier important et de destruction de la souveraineté alimentaire.
Cette action a d’ores et déjà permis d’obtenir un rendez-vous avec le ministre de l’Agriculture.
Sous-préfecture de Meaux
Cinquante-trois agriculteurs sont partis en convoi du Musée de la Grande Guerre à Meaux. Ils voulaient lancer un message clair au gouvernement : « La voie que vous avez choisie mettra à terre bon nombre d'exploitations. Il s'agit d'un premier coup de semonce et nous ne nous laisserons pas faire », a précisé Christophe Parent.
« La baisse des aides Pac aura un effet de siphon sur la trésorerie de nos exploitations et nous ne pourrons plus innover et nous diversifier », a précisé Jean-Baptiste Benoit lors de la rencontre avec le sous-préfet.
« Nous avons toujours été constructifs, nous avons proposé au ministère une réforme de la Pac équilibrée. Le premier projet est inadmissible. Si le gouvernement ne revoit pas sa copie, nous déciderons des actions plus fortes », ont poursuivi les exploitants avant de lui remettre symboliquement un panier de productions locales en danger.
« Avec cette réforme et l'accès impossible aux éco-régimes, c'est notre capacité à rebondir et d'amélioration de nos pratiques qui sera grevée par le programme annoncé par le ministère », a conclu le secrétaire général de l’AGPB, Philippe Heusèle.
Sous-préfecture de Provins
Une opération escargot d’une quarantaine d’agriculteurs en tracteurs s’est achevée devant la sous-préfecture de Provins en plein centre-ville. Malgré le bruit et les bouchons, les passants ont salué et encouragé le convoi et les agriculteurs.
Laura Reynaud, sous-préfète de Provins, a rencontré une délégation de responsables de la FDSEA 77 et des JA 77. Elle a été à l’écoute des problématiques inhérentes à la future Pac et à des sujets tels que la redevance azote et le Plan pollinisateurs.
Préfecture de Melun
Cinquante tracteurs ont convergé vers la préfecture de Melun, après un petit détour à Savigny-le-Temple, pour se rappeler au bon souvenir de la maire, Mme Pichery.
La rencontre avec le préfet de Seine-et-Marne et le sous-préfet de Melun s’est déroulée de manière constructive, le préfet Coudert rappelant que s’il tente de préserver les terres agricoles de l’urbanisme c’est bien pour qu’elles soient productives. Il faut donc une Pac solide et accessible à tous pour préserver l’acte de production et défendre la souveraineté alimentaire.
À l’issue de cette rencontre, le président de la FDSEA 77, Cyrille Milard, a rappelé qu’il s’agit d’un premier avertissement et « qu’il est hors de question de laisser nos gouvernants et l’administration centrale engendrer une nouvelle Pac basée sur des mesures destructives pour l’agriculture et les agriculteurs ».
Sous-préfecture de Fontainebleau
Dès 7 h 30 vendredi 2 avril, les exploitants agricoles du sud Seine-et-Marne se sont retrouvés à Darvault avant de prendre la direction de Fontainebleau à très petite vitesse (de 9 à 15 km/h).
En chemin, ils ont été rejoints par leurs collègues du canton de La Chapelle-la-Reine. « Macron, n’importons pas l’alimentation que nous ne voulons pas », « Macron, Pac en danger, vos assiettes sacrifiées », « Macron, pas de Pac, pas de paysans, pas d’alimentation », tels étaient les messages affichés sur les tracteurs alors que cette réforme engendrerait pour l’agriculture de plaine, céréaliers comme éleveurs, une perte de 50 à 70 euros par hectare.
Après un arrêt à l’obélisque de Fontainebleau, le cortège d’une quarantaine de tracteurs et d’une dizaine de véhicules accompagnants a sillonné le centre-ville sous le regard surpris et interrogatif des passants.
En chemin, ils ont été salués par la députée de la circonscription, Sylvie Bouchet-Bellecourt, le maire de Fontainebleau, Frédéric Valletoux, ainsi que son homologue de Nemours, Valérie Lacroute, venue échanger avec eux au départ.
Arrivée à la sous-préfecture avec plus d’une heure de retard, une délégation a été reçue par la sous-préfète, Véronique Solère, qui s’est dit désolée du matraquage médiatique dont fait l’objet la profession agricole. Outre la réforme de la Pac, les derniers revirements liés aux ZNT et à la taxe azote ont fait l’objet d’échanges.
Comment à la fois vouloir porter la baguette française au patrimoine mondial de l’Unesco et piétiner les agriculteurs qui produisent et fournissent le blé nécessaire à ce fleuron de la gastronomie française ? Telle était la question qui lui était posée en lui remettant les baguettes en geste symbolique.
« Si nous ne sommes pas entendus, la mobilisation continuera », ont précisé Raphaël Pladys et Pascal Verrièle avant que le convoi quitte la cité impériale.