Zoom sur la filière ovine en agriculture biologique
Pour la Journée régionale ovine, le 7 avril à Cheverny (Loir-et-Cher), le thème retenu a été l’élevage ovin en agriculture biologique : l’occasion de faire le point sur la filière.
Cette année, la Journée régionale ovine, organisée dans le cadre du Cap’filière ovins par la chambre régionale d’Agriculture et l’Association régionale de la filière ovine du Centre (Arec), avait pour thème l’élevage ovins en agriculture biologique.
Le matin du 7 avril à Cheverny, Jean-Marie Mazenc, de Biocentre, a commencé par rappeler les principaux points du cahier des charges de l’agriculture biologique : rotation des cultures et une diversité des plantes cultivées afin de lutter contre les maladies ; OGM interdits ; agneaux sevrés à l’âge de 45 jours minimum et nourris au lait naturel ; 1,5 m2 par brebis à l’intérieur d’un bâtiment ; synchronisation des chaleurs interdite ; homéopathie, phytothérapie et aromathérapie privilégiées…
Par la suite, Catherine Experton, de l’Institut technique de l’agriculture biologique (Itab), a présenté les résultats techniques et économiques en élevage ovin viande bio, issus du Casdar AgneauxBio. « Les objectifs de ce programme sont d’améliorer l’efficacité commerciale et la durabilité de la production. »
Cette étude a été menée sur deux campagnes (2012 et 2013) et sur un panel national constitué de 49 fermes en ovins viande (dont cinq en région Centre Val-de-Loire) en systèmes herbagers ou pastoraux et dix fermes en ovins lait.
« Sur cet échantillon en ovins viande, on remarque l’importance des systèmes mixtes », précise l’intervenante. Il s’agit majoritairement de petits ateliers ovins (moins de deux cents brebis) et de petites structures avec des différences de conduite de la reproduction selon les bassins sans montrer une corrélation importante entre productivité numérique et revenu annuel.
« Le prix de vente est souvent inférieur au prix de revient. Pour dégager 1,5 Smic, il faudrait un prix de revient d’environ dix euros en système herbager et treize en système pastoral », note Catherine Experton.
Ce premier travail se poursuit aujourd’hui via une évaluation environnementale, une publication de cas concrets et un maintien de l’observatoire.
Pour clore la matinée, l’agriculteur haut-viennois Pascal Babaudou a apporté son témoignage suite à un voyage en Nouvelle-Zélande avec un groupe d’éleveurs ovins de son département.
L’après-midi, avant de participer à différents ateliers (problèmes sanitaires et parasitismes ; les débouchés ; la reproduction à contre-saison ; gestion des cultures), les participants se sont rendus sur l’exploitation de Pascal Cazin, à Cheverny, conduite en agriculture biologique depuis 2003, et ont bénéficié de la présentation du fonctionnement du troupeau, des résultats techniques et économiques.
Il existe trois types de systèmes en région Centre Val-de-Loire : presque la moitié en systèmes ovins et cultures, près d’un quart en systèmes mixtes ovins et bovins viande, et près d’un quart en systèmes ovins spécialisés. 2 200 exploitations et 650 éleveurs de plus de cinquante brebis sont présents dans la région.