Interview
Vols en hausse dans les exploitations : « Mettez tous les moyens en œuvre pour dissuader les voleurs »
Le colonel Stéphane Tourtin, commandant le groupement de gendarmerie d’Eure-et-Loir, et l’adjudant Kevin Monnier, référent sûreté de ce groupement, sont intervenus lors des dernières Universités du soir qui portaient sur les risques de vols et de dégradations dans les exploitations agricoles. Retour sur leur intervention en trois questions.
Le colonel Stéphane Tourtin, commandant le groupement de gendarmerie d’Eure-et-Loir, et l’adjudant Kevin Monnier, référent sûreté de ce groupement, sont intervenus lors des dernières Universités du soir qui portaient sur les risques de vols et de dégradations dans les exploitations agricoles. Retour sur leur intervention en trois questions.
Quelles malveillances touchent le milieu agricole en Eure-et-Loir ?
Colonel Tourtin et adjudant Monnier : Depuis le début de l’année, nous comptabilisons une soixantaine de vols sur les exploitations. Ce qui représente environ deux faits par semaine dans le département. C’est vingt délits de plus que l’année dernière à la même période.
Il y a une hausse anormalement importante sur les vols de câbles d’irrigation. Nous connaissons aussi des vols de câbles de rampe et des vols de carburant. Nous comptabilisons également du vol de matériel, comme par exemple, 25 vols de GPS depuis janvier 2023.
Ce que nous avons remarqué au niveau national, c’est que plus les exploitations sont grandes et éloignées les unes des autres, plus les vols se multiplient. Et c’est donc le cas pour la Beauce. La vigilance de chacun est donc importante sur le territoire.
Comment les agriculteurs peuvent-ils se prémunir en diminuant les risques ?
On part d’un postulat : le voleur est un être rationnel ayant pour motivation la recherche d’un maximum de gains en prenant un minimum de risques. Il faut donc mettre en œuvre des moyens d’ordre humain, organisationnel et technique pour les dissuader.
Il peut s’agir de réorganiser ses aménagements pour mieux sécuriser son exploitation. Isoler le matériel pour le mettre dans des endroits clos, à l’abri.
On doit surveiller régulièrement, faire en sorte que les systèmes de verrouillage des portes soient fonctionnels et qu’ils soient utilisés, et installer des systèmes de surveillance ou de prévenance électronique comme des caméras et des alarmes.
Pour bloquer, freiner, on peut mettre en place des structures et des obstacles pour protéger le matériel. C’est à dire trouver des moyens de ralentir ou décourager le malfrat en plaçant des antivols, en installant des crépines, des installations plus résistantes, etc.
En cas de constatation d’une infraction, il ne faut rien toucher pour ne pas modifier la scène. Vous devez immédiatement composer le 17. S’il s’agit d’un flagrant délit, il ne faut surtout pas se mettre en danger en intervenant. Un préjudice matériel ne vaut pas une vie !
Comment agir ?
Si l'on souhaite des conseils adaptés pour une mise en sûreté de l’exploitation, on peut contacter la Chambre d’agriculture, le référent sûreté gendarmerie, directement ou par le biais de sa brigade locale, son assurance, afin de se prémunir de tout fait malveillant.
Vous pouvez vous inscrire à SMS Agri-vigilance, le dispositif gratuit qui vous permet d’être alerté très rapidement en cas de signalement de vol dans une exploitation près de chez vous (voir ci-dessous, NDLR).
+ d’infos :
- Visionnez les Universités du soir du 12 juin sur le thème Vols, dégradations, incendies… comment agir ?
- Inscrivez-vous à SMS Agri-vigilance, le dispositif gratuit qui vous permet d’être alerté en cas de vol dans une exploitation près de chez vous.