Visite aux pépinières Bauchery
L’Association d’agroforesterie de la région Centre-Val de Loire a organisé une réunion technique le 14 février sur le site des pépinières Bauchery, à Crouy-sur-Cosson.
Installer un système agroforestier nécessite des plants de qualité et les questions concernant ceux-ci peuvent être nombreuses : quelles essences, quelle taille de plants, quelle couleur d’étiquette, quelle provenance, comment sont sélectionnés graines et plants ?, etc.
Pour y répondre, l’Association d’agroforesterie de la région Centre-Val de Loire (A2RC) a organisé la visite d’une pépinière forestière et agroforestière, Bauchery, jeudi 14 février à Crouy-sur-Cosson. « Ici, nous proposons une sélection de plus de 1 200 plantes et végétaux : arbustes, arbres fruitiers, jeunes plants, graines… », a annoncé le gérant de la pépinière, Gilles Bauchery.
80 % du chiffre d’affaires de la société se fait par la vente de jeunes plants, ce qui représente 5 millions de plants vendus par an, dont 60 % de forestiers (résineux : douglas ; et feuillus : érable champêtre, chêne sessile et chêne pubescent…) et le reste de bocage.
« C’est un petit marché qui compte moins d’une dizaine d’entreprises au niveau national pour 25 millions de plants vendus par an », a-t-il précisé.
Guidée par Gilles Bauchery, la vingtaine de participants a fait le tour du site : de la découverte du matériel (arracheuse, cerneuse, repiqueuse, semoir…) au stockage dans la chambre froide à 2 degrés, en passant par l’atelier de triage où 150 à 600 plants sont triés par heure, sans oublier le terrain avec les planches de plants.
Parmi les nombreux sujets abordés tout au long de cette matinée — comme la réglementation autour de la traçabilité ou l’importance de l’origine des plants pour avoir le meilleur capital génétique possible —, Frédérique Santi, chercheuse à l’Inra (Institut national de la recherche agronomique), a détaillé les essais Inra sur les vergers à graine, les critères de sélection d’un plant agroforestier et les systèmes racinaires, puis a argumenté sur le concept de migration assistée des espèces.
Elle a souligné : « Planter localement c’est bien, mais on a besoin d’un mélange de panels génétiques pour anticiper le changement climatique. La migration assistée permet d’accompagner le changement climatique en installant des essences plus méridionales ou du Sud qui sont aptes à supporter les sécheresses et écarts de températures ».
Créée en 2014, l’A2RC a pour objectif de promouvoir l’agroforesterie, qui consiste à « remettre l’arbre au cœur de l’agriculture dans des objectifs paysagers, économiques et de biodiversité ». À ce jour, l’A2RC est la structure référente de l’agroforesterie dans la région auprès de tous les opérateurs du développement agricole : chambres d’Agriculture, Association régionale pour le développement de l’emploi agricole et rural, conseillers indépendants, recherche, enseignement, Parcs naturels régionaux, Fédérations des chasseurs, etc.
En 2016, le Centre-Val de Loire comptait 150 ha de parcelles en agroforesterie et près de 200 ha aujourd’hui (ne prend en compte que l’agroforesterie intraparcellaire). Tout laisse à penser que les 500 ha seront atteints d’ici 2021.