Balade du goût
À Videlles, Christophe Chambon a fait le choix du bio depuis 2017
Installé à Videlles (Essonne), Christophe Chambon ouvrira les portes de la Ferme de Varennes ce samedi à l'occasion de la Balade du goût. Rencontre.
Installé à Videlles (Essonne), Christophe Chambon ouvrira les portes de la Ferme de Varennes ce samedi à l'occasion de la Balade du goût. Rencontre.
Rien n'était écrit d'avance et pourtant, tout sonne comme une évidence. À Videlles (Essonne), Christophe Chambon a profondément bouleversé la profil de la Ferme de Varennes ces dernières années. Traditionnellement exploitation de grandes cultures en conventionnel, elle est aujourd'hui convertie en agriculture biologique avec atelier de poules pondeuses et magasin à la ferme. Un virage à 180 degrés que Christophe Chambon se réjouit d'avoir osé opérer. « J'ai grandi dans cette exploitation familiale et je me suis installé aux côtés de mon papa en 2011. À l'époque, j'étais double actif, je travaillais dans un magasin de motoculture, se souvient l'agriculteur essonnien. Après quelques années, j'ai eu envie de prendre les commandes de la ferme et de faire quelque chose de différent. Mon projet s'est rapidement orienté vers l'agriculture biologique. En 2016, j'ai vécu un incident en effectuant un traitement, j'ai reçu des projections de produit et je devenais également de plus en plus intolérant aux odeurs et cela m'a poussé à la réflexion ».
Encadré par le Pôle de compétitivité technique en agriculture biologique (PCTAB) de la chambre d'Agriculture de région Île-de-France, Christophe Chambon entame sa conversion en bio dès 2017. Il cultive aujourd'hui du blé, de l'orge, des féveroles, de la luzerne et du seigle. « C'est la meilleure décision que j'ai prise malgré les réticences familiales, affirme-t-il. Depuis, je vis mieux mon métier, je suis moins stressé, notamment je ne fais plus face à la défiance du grand public lors des traitements, je n'ai plus la pression pour que mes traitements fonctionnent et je valorise davantage mes productions ».
Œufs, farine et magasin à la ferme
Christophe Chambon ne s'est pas arrêté là. En 2020, il a lancé un atelier de poules pondeuses ainsi qu'un magasin de vente directe à la ferme. « J'ai commencé par un atelier de 249 poules et cela fonctionne très bien. Je m'apprête donc à en monter un second afin d'assurer une continuité pour la commercialisation des œufs, tout en respectant les obligations de vide sanitaire ». L'agriculteur a transformé une partie d'un bâtiment en magasin qu'il ouvre trois fois par semaine. Il y propose ses œufs évidemment ainsi que de la farine de blé et de seigle issue de ses propres céréales transformées par un de ses voisins. Pour compléter l'offre, il propose également des pâtes, des jus, des lentilles et pois chiches ou encore de la bière et des légumes produits par des agriculteurs essonniens pour la plupart.
Ce samedi, l'agriculteur ouvrira les portes de sa ferme au public à l'occasion de la Balade du goût dans l'espoir de voir venir un public curieux auquel il sera ravi d'expliquer son métier. « Je ne suis pas là pour prôner l'agriculture bio au détriment du conventionnel. Je sais parler de l'un sans dénigrer l'autre. J'estime que nous sommes une même famille et qu'il faut être bienveillant et tolérant face aux choix professionnels de chacun. C'est d'ailleurs parfois ce qui fait défaut dans notre famille agricole », estime Christophe Chambon.