Une session chambre entre crise de l’élevage et projets agricoles
Les membres de la chambre d’Agriculture ont tenu une session dense le 30 novembre à Blois, entre crise de l’élevage, carte des cours d’eau et budget 2016.
Après son bilan moral centré sur la crise de l’élevage et sur l’actualité internationale autour de la Cop 21, le président Guy Vasseur a invité les membres de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher à faire une minute de silence lors de la session du 30 novembre : « Deux jeunes filles de notre département se sont trouvées sur le passage des terroristes. Ces moments qui ont secoué la France, nos valeurs, la démocratie, nous devons nous les remémorer et relayer l’engagement sans faille de ce qui fait la République. »
Par la suite, avant la présentation du budget et des orientations 2016 déclinant six axes stratégiques définis par la chambre, il a été question de la crise de l’élevage.
« Les éleveurs sont écœurés. Un veau laitier est pris tous les quinze jours aux alentours de cinquante euros et quand une vache part en réforme, c’est pour 2 € à peine. Les marchands aussi sont écoeurés. Nous avons l’impression que personne ne s’occupe de cette filière. En porc, c’est pire, les cours sont rendus à 1,07 € », a témoigné Jacky Pelletier.
Dans sa délibération sur le sujet, la chambre déplore notamment le manque de moyens sur le fonds d’allègement des charges (Fac) et l’incertitude liée aux modalités de mise en œuvre de l’année blanche et demande la création par l’État de conditions favorables pour trouver des solutions.
Concernant la situation du Loir-et-Cher en zone réglementée pour la fièvre catarrhale ovine et ayant connu un cas de tuberculose sur un sanglier, la chambre demande de ne pas mettre en place des mesures de circulation des animaux, contraignantes et coûteuses pour les éleveurs, quand elles ne sont pas indispensables.
Le deuxième sujet majeur traité en session a été la carte des cours d’eau actuellement en discussion avec les organismes professionnels et l’administration. La chambre est favorable à un classement des cours d’eau « dont les expertises sur le terrain ont été faites », précise Benoît Lonqueu, qui souligne que certaines réunions « ont eu lieu dans la transpiration » avec un consensus général non suivi par l’Onema.
À ce sujet, Florent Leprêtre a lancé un appel : « Il va falloir siffler la fin de la récréation avec l’Onema. La profession agricole n’est pas obtuse à tout et la FDSEA et JA ont fait des propositions dans un esprit d’entretenir les cours d’eau avec le bon sens paysan sans dépenser de l’argent que l’État n’a pas. »
Malgré ces difficultés, l’agriculture continue d’évoluer et d’innover, comme l’a démontré le point d’étape du Projet agricole départemental mené depuis 2012 par de nombreux organismes professionnels agricoles.
Parmi les projets soutenus jusqu’à aujourd’hui, il a été cité : une mission export en viticulture, l’ouverture de trois antennes Baladodrive, le développement d’une communication générale sur les cinq AOP de la région, le développement de l’autonomie protéique des exploitations agricoles caprines, la participation de la chambre au Congrès des maires ou encore l’opération « C’est bon pour le climat »…