Travailler le dernier kilomètre pour transformer l’ambition en réalité
Le 28 juillet, les professionnels de l’agriculture francilienne ont rencontré Audrey Pulvar, adjointe à la maire de Paris en charge de l’alimentation durable, de l’agriculture et des circuits courts. L’occasion de poser les bases d’une nouvelle concertation et de se fixer des objectifs communs.

Christophe Hillairet, Damien Greffin et Clément Torpier, respectivement présidents de la chambre d’Agriculture de région, de la FRSEA Île-de-France et de JA région Île-de-France, ont rencontré Audrey Pulvar, nouvelle adjointe à la maire de Paris, Anne Hidalgo, en charge de l’alimentation durable, de l’agriculture et des circuits courts, le 28 juillet dernier.
Cette première rencontre avec Audrey Pulvar, à l’initiative de la Chambre, a permis d’aborder les sujets d’actualité et les dossiers déjà en cours : la restauration collective et l’approvisionnement de Paris, le développement de l’agriculture de proximité et celui de nouvelles filières comme la méthanisation, mais aussi l’installation, l’emploi agricole, l’agribashing…
L’ambition de la nouvelle adjointe, de faire en sorte que « Paris redevienne une ville agricole », est louable. Cette ambition, traduite également par l’objectif de developper l’agriculture parisienne dans l’optique des JO 2024 doit passer, selon l’adjointe à la Mairie de Paris, « par le développement de partenariats avec les agriculteurs, l’accompagnement de l’élevage francilien notamment et des projets d’installation d’outils agricoles dans et autour de Paris ».
Christophe Hillairet a souhaité répondre aux priorités d’Audrey Pulvar et a souligné le paradoxe que constituait Paris, grand bassin de consommation qui ne profite pas ou pas suffisamment aux agriculteurs franciliens. Sur l’approvisionnement et la restauration collective, le développement de partenariats entre les collectivités et les agriculteurs est souhaité, à condition que ceux-ci soient viables dans le temps et avec l’objectif de créer de la valeur ajoutée dans les exploitations agricoles. De nouveaux modèles de vente et distribution se développent aussi, à l’instar des casiers dans les gares, et la Mairie de Paris doit les prendre en compte.
Damien Greffin est revenu sur la coexistence agri-urbain, la Mairie de Paris devant redonner de la fierté aux agriculteurs. C’est d’ailleurs tout l’enjeu des projets de communication grand public qui mettent en lumière le travail des agriculteurs franciliens à destination des Parisiens, consommateurs mais aussi source de main-d’œuvre potentielle pour les entreprises agricoles et agroalimentaires franciliennes.
Clément Torpier, président récemment élu de JA région Île-de-France, a insisté sur l’enjeu essentiel de la transmission d’exploitations viables, vivables et transmissibles, pour faire face à la baisse du nombre d’agriculteurs.
« L’agriculture urbaine doit et peut être complémentaire à l’agriculture dite « traditionnelle » , mais tout projet en agriculture urbaine doit être économiquement viable », a rappelé Christophe Hillairet. À cette condition, la chambre d’Agriculture et les organisations professionnelles agricoles franciliennes pourront être un partenaire clé dans l’accompagnement de ces projets.
La question de la place des producteurs franciliens dans les marchés parisiens a également été abordée. Il a aussi été rappelé que le temps médiatique et le temps politique n’étaient pas le temps cultural.
Comme résumé par les participants à la réunion, au-delà des ambitions, il faut désormais travailler aux moyens de faire le dernier kilomètre.
Laurence Augereau