« Toute cette puissance, c’est une jouissance absolue »
Pour la seconde partie de sa réunion informative, le Crédit agricole Val-de-France a invité le spationaute Patrick Baudry.
« Mon premier rêve, à quatre ans : voler, devenir pilote », a confié le spationaute Patrick Baudry, qui était l’invité du Crédit agricole Val-de-France lors de sa réunion informative, le 6 avril à Chartres, pour une conférence.
« Et ce rêve m’a permis d’avoir une vie bien remplie », a-t-il précisé avant d’en détailler les principales étapes.
La tête dans les étoiles, mais les pieds bien sur terre, il a pu comparer au fil de sa carrière les méthodes russes et américaines employées pour leur conquête de l’espace.
Et c’est la manière russe qui a visiblement ses préférences.
« À la Cité des étoiles, nous avons été accueillis de façon remarquable. En y entrant, c’est comme si on entrait en religion. L’espace n’étant pas aussi maîtrisé qu’aujourd’hui, il fallait beaucoup d’humilité et j’y ai pris une grande leçon », a-t-il avoué.
L’aventure c’est arrêtée pour lui après un premier vol réussi en 1982 et le décès de Léonid Brejnev...
Comme un premier vol franco-américain se dessine, il rejoint les États-Unis. « C’était extrêmement différent. Beaucoup plus difficile sur le plan de l’ambiance », a-t-il pointé.
En revanche, les sensations étaient au rendez-vous : « Avec Discovery, quitter la Terre prend neuf minutes... Toute cette puissance, c’est une jouissance absolue. Il faut aimer ce qui pousse... Et arrivé là-haut, tout s’arrête. La première chose que j’ai faite, je me suis détaché et je suis allé au hublot. Ce premier regard vous satisfait. Après, on se conforme au programme de vol... ».
Aujourd’hui, Patrick Baudry est un peu déçu par la tournure des événements : « À l’époque, on pensait que l’on allait s’installer sur la lune... Mais ils ont investi dans l’ISS... ». Ce qui revient pour lui à tourner en rond.