Commercialisation
Patati patate'là, un distributeur bien en vue au bord de la RN 154
Marine Godillon et Aymeric Perot, installés à Fresnay-l'Évêque, ont décidé de commercialiser une partie de leur production avec un distributeur automatique planté au bord de la RN 154.
Marine Godillon et Aymeric Perot, installés à Fresnay-l'Évêque, ont décidé de commercialiser une partie de leur production avec un distributeur automatique planté au bord de la RN 154.
« La RN 154, c'était un handicap pour l'exploitation, maintenant nous en bénéficions ». Installés au hameau d'Espier, sur la commune de Fresnay-l'Évêque, Marine Godillon et Aymeric Perot ont installé en octobre dernier, juste avant le deuxième confinement, un distributeur automatique au bord de la route nationale qu'ils ont appelé Patati patate'là. Et c'est un carton. Jour et nuit, les usagers de la route s'arrêtent pour faire le plein de produits locaux.
Une offre diversifiée
Au départ, il y a deux ans, le projet du couple d'exploitants était de commercialiser en vente directe leur production de pommes de terre et d'oignons, « mais très vite nous nous sommes dit qu'il fallait proposer une offre diversifiée », souligne Marine Godillon. Leur choix s'est donc porté sur un distributeur qui compte une centaine de casiers, avec une partie réfrigérée, ce qui permet aux clients de choisir dans une gamme d'une quarantaine de références, toutes estampillées made in Eure-et-Loir, à l'exception des produits laitiers.
Si cela semble simple en apparence, cette implantation a mobilisé le couple pendant de longs mois. Il a fallu commencer par convaincre le banquier qui ne connaissait pas encore ce mode de commercialisation, trouver la bonne machine, aménager l'aire d'accueil sur une de leurs parcelles, trouver un nom, soigner la communication : « Tout ceux qui étaient autour de nous au début nous ont soutenus, que ce soit le CER, le Crédit agricole ou la Scael, qui nous a aidés pour trouver un nom et une identité visuelle qui change et montre que l'on ne se prend pas au sérieux », explique l'exploitante.
Sécuriser le revenu
Pour le couple, ce projet vise à sécuriser le revenu de l'exploitation sans être dépendant de la météo ou des prix : « Avec la vente en circuit court, nous avons la main sur toute l'activité et ça nous plaisait à tous les deux. Je me suis installé en 2012 et depuis il y a eu beaucoup d'années compliquées… », pointe Aymeric Perot.
Aujourd'hui, après quelques mois de fonctionnement, les deux jeunes exploitants sont heureux de la tournure des événements : « Dès le départ il y a eu du monde. Il y a un côté ludique, le client fait le choix du produit sur l'écran et attend de voir quel casier va s'ouvrir. Et puis c'est installé au milieu de nulle part, les gens se prennent en photo à côté… Les routiers s'arrêtent la nuit… Après, c'est beaucoup de travail en amont, il faut gérer le stockage, assurer le réapprovisionnement et s'adapter à la demande des clients ».
Projet de boutique
Marine Godillon et Aymeric Perot ne vont pas en rester là. Déjà, ils ont installé une cabine à pain à côté de leur distributeur qui propose le pain frais d'Aux délices du Martroi, une boulangerie de Janville. Mais surtout ils projettent d'ouvrir une boutique sur leur exploitation : « Ça nous permettra d'avoir du contact avec la clientèle, reconnaît l'exploitante. Ici, il n'y a rien. Le seul souci d'une boutique c'est qu'il faut être là ».