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Pour en finir avec le mal de dos des agriculteurs

La jeune kinésithérapeute Léa Debray, s’est intéressée dans le cadre de ses études au mal de dos qui touche les agriculteurs. Elle a travaillé avec un groupe de quinze exploitants et ses résultats sont très positifs.

Le 19 octobre, à Nogent-le-Rotrou. Pour son mémoire de fin d’étude du diplôme d’État de masseur-kinésithérapeute, Léa Debray a travaillé sur le mal de dos dans le monde agricole.
Le 19 octobre, à Nogent-le-Rotrou. Pour son mémoire de fin d’étude du diplôme d’État de masseur-kinésithérapeute, Léa Debray a travaillé sur le mal de dos dans le monde agricole.

Être agricultrice ou agriculteur et souffrir de mal de dos n’est pas une fatalité. C’est en tous cas ce que montre le travail réalisé par Léa Debray dans le cadre de ses études de masseur-kinésithérapeute.

Fille d’exploitants agricoles, la jeune femme était plutôt sensibilisée au problème : « j’ai travaillé à la ferme depuis toute petite et je le fait encore très régulièrement. Et je constate souvent que les agriculteurs ont une certaine façon de se tenir, de s’enrouler. On sent que psychologiquement ils portent le poids de leur travail sur les épaules... De plus, ils font un travail de force et souvent sont déséquilibrés dans leurs postures », explique-t-elle.

De fait, pour la MSA, plus de 93 % des maladies professionnelles recensées sont des troubles musculo-squelettiques (TMS). La profession cumule les facteurs de risques...

Pour son étude, Léa Debray a constitué une groupe de quinze agriculteurs, trois femmes et douze hommes.

Son objectif était d’améliorer leurs postures, de baisser l’intensité des douleurs tout en maintenant leur activité professionnelle : « au départ, tous avaient des douleurs, certains depuis plus de vingt ans. Des douleurs au niveau du dos, des cervicales et des épaules principalement mais aussi au niveau des genoux, des coudes ou des hanches. Elles sont liées au temps passé dans le tracteur, au port de charges lourdes et à des gestes répétitifs », explique-t-elle.

« C’est un métier dur, ils font des efforts comme des athlètes de haut niveau ». Après avoir évalué les aptitudes et les problèmes de chacun par une batterie de tests et de mesures : « c’est surprenant de constater les douleurs qu’ils supportent », relève-t-elle, elle a mis en place un travail de rééducation étalé sur six semaines, à raison de deux séances de trente minutes par semaine.

L’objectif était de leur faire prendre conscience de ce qui se passait au cours des séances pour qu’ils puissent reproduire seuls les exercices : « je leur donnais des conseil pour la gestion de l’effort, sur la façon de souffler et sur les positions à adopter pour soulever des charges par exemple. Le but était aussi de les autonomiser », souligne-t-elle.

Et au fil de son travail, la jeune femme a obtenu des résultats significatifs.

Sur les trente-neuf douleurs répertoriées au départ, vingt-deux ont diminué, sept ont disparu, cinq sont à réévaluer et cinq sont restées inchangées : « Mais tous ont progressé en matière d’endurance musculaire et en souplesse. En faisant les mêmes tâches, la moitié d’entre eux ressentaient moins de souffrance. Ils étaient aussi moins réveillés la nuit par leurs douleurs, parfois plus du tout. Un jour une agricultrice m’a dit « ça y est, je me sens droite », et ça, ça m’a fait vraiment plaisir ».

D’autant que ces améliorations physiques ont également un retentissement psychologique significatif, sur l’anxiété et la dépression notamment.

Il faut savoir enfin qu’en cas de prise en charge de ces problèmes de dos par la MSA, suite à un arrêt de travail, seules une douzaine de séances de kinésithérapie sont prévues et qu’il devrait y en avoir encore moins à terme : « le but est d’intervenir avant que les problèmes ne surviennent », estime Léa Debray. Et ses résultats lui donnent entièrement raison.

Découvrez ici quelques exercices conseillés par Léa Debray.

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