Pipeline : un point de situation pour les riverains
Yvelines Après la rupture d’un pipeline il y a quinze jours à Autouillet, la préfecture des Yvelines organise des points d’information réguliers pour les riverains.
L’engagement avait été pris lors de la visite du ministre d’Etat, François de Rugy, après la rupture d’un pipeline à Autouillet (Yvelines) : des réunions hebdomadaires d’information seraient organisées par la préfecture pour tenir les habitants informés des travaux de dépollution. La première de ces réunions s’est donc tenue le 5 mars en présence du préfet Jean-Jacques Brot et de représentants de Total, qui exploite ce pipeline.
La préfecture a réexpliqué que l’ouvrage est à l’arrêt total et le restera jusqu’à l’issue des enquêtes en cours. Son éventuelle remise en service fera alors l’objet d’une décision du préfet.
S’agissant de la pollution des eaux, les flaques d’hydrocarbures sont en cours de récupération et les premières analyses menées dans les rus du Lieutel, du Breuil et de la Coquerie font état de valeurs proches des limites réglementaires pour l’alimentation en eau potable. L’impact semble donc modéré sur ces eaux superficielles.
Les premiers éléments sur les eaux souterraines sont également rassurants puisque les premiers avis des hydrogéologues montrent que la dispersion de la pollution a lieu « par ruissellement en surface plutôt que par infiltration en profondeur ».
L’impact sur les captages d’alimentation en eau potable serait donc faible voire nul à condition que les travaux de dépollution soient menés rapidement.
Quant à la mortalité animale, pour le moment, deux kilos de poissons et quatre oiseaux ont été recensés mais la vigilance est de mise car des espèces de type martin-pêcheur, sarcelles d’hivers ou encore canard siffleur ont déjà été vus sur le secteur.
La réunion d’information a ensuite permis d’aborder la question des terres agricoles impactées. Préalablement à l’évacuation des terres souillées, une étude de sol va être menée pour permettre d’identifier le potentiel agronomique des terres et ainsi rechercher des terres de remplacement.
Total présentera prochainement à la préfecture le détail des mesures envisagées pour dépolluer le site.
Après validation par les services de l’Etat, ces travaux seront encadrés par un arrêté préfectoral.
« Aucun stockage à long terme de déchets sur le site n’est prévu, ceux-ci devront être traités dans des filières adaptées, a rassuré la préfecture. Total procédera au remplacement de l’ensemble des terres excavées par des terres saines de qualité équivalente et l’État s’assurera que la chambre d’Agriculture de région Île-de-France soit associée à ces opérations ».
Enfin, l’Agence régionale de santé (ARS) a indiqué que la production et la distribution d’eau potable continue à être assurée dans toutes les communes du secteur par des forages situés en dehors de la zone. Ces forages ont pris le relais de ceux ayant été arrêtés par mesure de précaution.
L’ARS a toutefois souligné que l’utilisation des puits situés dans le périmètre de vigilance doit être suspendue, quel que soit l’usage.
En revanche, le centre anti-poison a indiqué que les fortes émanations d’hydrocarbures ressentit par de nombreux riverains depuis la catastrophe ne présentent pas de risque sanitaire.
La prochaine réunion d’information aura lieu le 26 mars.
Marine Guillaume