Paroles de manifestants
Ils sont céréaliers ou éleveurs, viennent d'Île-de-France ou de plus loin. Ils ont décidé de manifester pour défendre leur métier. Nous les avons rencontrés.
Ils sont céréaliers ou éleveurs, viennent d'Île-de-France ou de plus loin. Ils ont décidé de manifester pour défendre leur métier. Nous les avons rencontrés.
Paul, chef de culture
« Je suis venu manifester aujourd'hui pour défendre notre métier, et exprimer mon ras-le-bol des sur-normes. On ne sait jamais sur quel pied danser. Du jour au lendemain, un produit peut être interdit, une jachère peut être décidée. Les sur-normes environnementales, ça suffit ! »
Marie, agricultrice bio
« Aujourd'hui, nous sommes tous rassemblés, aussi bien les bio que les conventionnels. Céréaliers, maraîchers, éleveurs, nous avons un élan commun et solidaire. Cela montre aussi l'ampleur du malaise. À l'échelle européenne, il faut un cahier des charges qui soit le même pour tout le monde. Ma principale revendication, c'est de réduire le poids de l'administratif. Il faut simplifier nos démarches, et que l'on arrête de passer du temps à remplir des liasses de papiers. »
Léo, apprenti agricole
« Je devais être en cours aujourd'hui, mais j'ai négocié avec mes professeurs d'être là. Avec mes amis, j'ai prévu de rester toute la semaine, parce que nous pensons qu'il faut défendre notre métier. On doit arrêter de nous assassiner avec les prix ! Il faut montrer que l'on n'est pas un sous-métier. Aujourd'hui, être agriculteur n'est plus autant estimé qu'avant. »
Matthieu, céréalier, et Nicolas, prestataire de services
« Nous sommes venus pour défendre la profession. Il faut du concret : moins de taxes, moins de normes. On exporte une agriculture de qualité, et on importe des choses médiocres. Par exemple, notre lait est l'un des plus propres d'Europe, et on le vend aux Chinois. Ce n'est pas correct. Il faut manger français ! »
Marine, éleveuse, et Cédric, céréalier et éleveur d'ovins
« Nous voulons juste vivre dignement de notre activité. Nous ne sommes pas contre les normes, bien au contraire, même s'il faut arrêter la surtransposition. Mais n'importons pas ce que l'on n'a pas le droit de faire chez nous. Malgré les contraintes, nous nous sommes organisés pour venir aujourd'hui : caravane, matelas dans les voitures. Une partie d'entre nous va repartir ce soir pour s'occuper des animaux, d'autres vont rester le temps qu'il faudra. »
Marie, fille d'agriculteurs, future agricultrice
« Depuis que j'ai fini mes études à l'Ihedrea (école d'agro-management), je m'occupe de la partie administrative de l'exploitation de mes parents, ainsi que de l'activité de compostage de déchets verts que nous avons mise en place. Je souhaite reprendre l'exploitation, mais la réglementation me paraît de plus en plus compliquée, cela va devenir invivable dans les prochaines années. De plus, nous avons déjà été expropriés de 70 hectares pour cause de périurbanisation. Malgré tout, je ne veux pas faire un autre métier. »
Franck, éleveur de volailles plein air
« J'étais déjà présent à Fontainebleau (Seine-et-Marne) la semaine dernière, et vu les mesurettes annoncées, j'ai décidé de revenir aujourd'hui. Je suis là pour dire que je voudrais vivre décemment de mon métier. Quand je vois que 50 % de nos volailles sont importées, cela m'exaspère. On en a ras-le-bol de tout le schéma agricole. J'ai trois enfants, mon exploitation sera-t-elle transmissible dans quelques années ? »
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