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« Où sont passés les amateurs de circuits courts ? »

Benjamin Simonot-De Vos est président de l’AIDPFL (Association interdépartementale des producteurs de fruits et légumes) du Carreau des producteurs d’Île-de-France à Rungis et maraîcher à Chailly-en-Bière (Seine-et-Marne).

« Force est de constater qu’après deux mois de confinement, de nombreux Français ont repris leurs habitudes de consommation et poussent à nouveau leur caddie dans les grandes surfaces, sans se soucier de la provenance des denrées proposées. Finis le petit marché du bout de la rue, les produits frais et locaux que la crise sanitaire rendait salutaires  ?

Les circuits courts font désormais grise mine… Il ne faut pas rêver. Il n’y a pas de  « monde d’après ». Notre société est revenue à ce qu’elle était avant la Covid-19   : l’essentiel de la population a repris le chemin du travail et les Français n’ont plus le temps de faire la cuisine… Ce passe-temps si important durant les deux mois de confinement a disparu… Notre société « moderne » est ainsi faite. Il faut faire avec et il ne sert à rien de se lamenter.

D’autant qu’il nous reste encore une poignée de ces nouveaux consommateurs apparus durant la crise, somme toute des irréductibles. Combien sont-ils  ? 5, 10 voire 15  %  ? Si tel est le cas alors c’est déjà une victoire, et c’est à nous de transformer l’essai pour les conserver et qu’ils soient demain toujours plus nombreux.

Car je vois bien qu’une prise de conscience du consommateur en faveur des produits frais et français s’est enclenchée et nous avons, nous agriculteurs, des arguments à faire valoir  : nos produits sont d’excellente qualité et contrôlés, et notre achalandage est sécurisé puisque nous avons démontré durant deux mois que nous pouvions approvisionner nos clients sans rupture de la chaîne alimentaire.

Il convient toutefois de rappeler que la France n’est pas autosuffisante en fruits et légumes et qu’elle doit importer 50  % de ces produits.

C’est pourquoi il est nécessaire d’expliquer aux consommateurs, encore et encore, que nos produits ont un coût qui ne peut être comparé à ce qui se pratique dans certains pays européens, l’Espagne pour ne pas la citer, où l’on exploite une main-d’œuvre qu’à bien des égards nous pouvons comparer à un esclavage moderne tant sur le plan humain que salarial… »

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