Volaille
Le chapon sera en fête à Noël
Entre la Covid-19 et la grippe aviaire, difficile de savoir si nous pourrons avoir du chapon à Noël. Bruno Chevallier, producteur de volailles loirétain, nous rassure.
Entre la Covid-19 et la grippe aviaire, difficile de savoir si nous pourrons avoir du chapon à Noël. Bruno Chevallier, producteur de volailles loirétain, nous rassure.
Installé depuis 1994 à Coudroy dans le Loiret, d’abord en production laitière avec ses parents, puis en Gaec avec un camarade d’école, Bruno Chevallier se consacre aujourd’hui à la volaille.
« J’ai monté deux poulaillers label en 2008 puis un troisième bâtiment en 2019. J’ai alors complètement arrêté la production bovine. »
Seul sur son exploitation, il travaille sur une centaine d’hectares. Tout a commencé par deux lots de canards prêts à gaver : « C’était en contrat de production. J’avais prévu mes bâtiments pour une conversion label au cas où. Cela s’est fait plus vite que je pensais. Dès 2009 j’ai fait mes premiers lots de volaille certifiés label rouge. J’avais fait en sorte que mes poulaillers soient labellisés. », explique-t-il.
La durée d’élevage d’un chapon est de 150 jours minimum. « Les chapons mangés à Noël ont été mis en place fin juin/début juillet avec un chaponnage qui aura lieu début août à l’âge de 4 semaines. », souligne Bruno Chevallier.
« Avant de produire du chapon, je ne me rendais pas compte de la demande énorme. C’est vraiment une volaille festive, synonyme de fête familiale devant un bon plat. Le chapon représente un budget. Les gens sont contents de cuisiner un chapon pour les fêtes. »
Même si le chapon semble être un plat incontournable pour les fêtes, il est toujours compliqué de prévoir les envies des consommateurs, assure l’éleveur : « La peur que j’avais au niveau de ma clientèle, c’était qu’ils se lassent du chapon. Finalement, c’est la volaille pour laquelle j’ai le plus de retours. Je reçois souvent à Noël, un SMS de mes clients pour me dire qu’ils sont satisfaits. »
Bruno Chevallier assure que la grippe aviaire ne va pas changer grand-chose pour ses chapons labellisés puisque la grosse période d’élevage est passée. « Les dernières semaines, les animaux sont claustrés. C’est notifié dans le cahier des charges de production. À quelques jours près, nous rentrons dans cette période de claustration. »
En revanche, l’éleveur n’a pas la même chance avec sa production de pintades. « Nous sommes impactés au niveau des pintades car elles avaient l’habitude de beaucoup être en extérieur. Aujourd’hui elles tournent en rond dans le bâtiment. Nous essayons malgré tout de les occuper dans le bâtiment en mettant des jouets. »
Bien que le contexte ne soit pas optimal, le professionnel reste positif : « Entre le chapon et la pintade, j’ai deux productions complémentaires pour les fêtes. La pintade est plus petite que le chapon et donc moins chère. »
Chaque bourse peut alors avoir sa volaille de Noël à manger en famille. D’autant que le prix du chapon n’augmentera pas cette année.
« Nous sommes passés en production sans antibiotiques, il aurait fallu augmenter nos prix. Nos coûts de production ont augmenté. Au vu du contexte, le prix reste le même que l’an passé car 2020 est une année assez particulière, » conclut-il.