Morlaix est le signe d’un profond désarroi
Xavier Beulin réagit à l’incendie du centre des impôts et de la MSA lors d’une manifestation d’agriculteurs à Morlaix (Finistère).
Ce week-end, lors d’une manifestation des agriculteurs en Finistère, le centre des impôts et la MSA de Morlaix ont été ravagés par le feu. Ci-dessous la vidéo du Télégramme de Brest.
Après avoir annoncé à la radio qu’il ne pouvait pas cautionner ce genre d’actes, le président de la FNSEA, Xavier Beulin, réagit lundi à travers un communiqué. " Le coup de colère d’agriculteurs du Finistère dans la nuit du 19 au 20 septembre nous interroge tous et interpelle tout particulièrement notre réseau FNSEA. Aujourd’hui, pas plus qu’hier, la FNSEA n’appelle pas à des actes extrêmes et violents comme moyens de revendication. Si l’on ne peut cautionner les dégradations commises tant à la MSA qu’au centre des impôts de Morlaix, cependant notre devoir et notre responsabilité sont d’abord d’analyser et de comprendre les causes de cette colère qui traduit le profond désarroi des agriculteurs et de leurs familles. Depuis plusieurs mois, nous alertons le Gouvernement, du Premier ministre aux ministres de l’Agriculture, de l’Environnement, de l’Economie, sur la situation du secteur agricole et sur la dégradation des conditions de l’exercice de notre métier. Au cours de ces dernières semaines, plusieurs manifestations régionales ont à nouveau exprimé le ras le bol autour des réglementations excessives en matière d’environnement, en particulier sur la directive nitrate. Depuis l’annonce de l’embargo russe, en lien avec les filières fruits, légumes, viandes et lait, nous œuvrons à la mise en place de dispositifs adaptés. Il y a urgence sur les actes, par exemple en exigeant de sa propre administration qu’elle lève les contrôles incessants qui stressent et empêchent les agriculteurs de faire leur métier de manière responsable, ou en supprimant telle ou telle obligation qui ne fait que complexifier et renchérir nos coûts de revient. Mesures qui ne coûtent rien !!! Le moment est grave et chacun doit mesurer la responsabilité que nous portons à travers notre syndicalisme. La tentation de « la chienlit » peut gagner du terrain ici ou là. La défiance à l’égard des dirigeants, qu’ils soient politiques ou professionnels, est grandissante, mais je demande à chacune et chacun d’entre vous de garder son sang-froid. Nous, nous voulons un syndicat responsable, cela signifie que chacune de nos actions, aussi légitime soit elle, doit aussi intégrer son issue. Mais nous sommes et serons fermes sur nos demandes. Nous avons mené de nombreux combats gagnants ces derniers temps. Aujourd’hui, les questions auxquelles nous sommes confrontés, sont de véritables enjeux fondamentaux. Notre rôle, notre place, notre fonction, l’exercice de notre métier et sa transmission, l’avenir de nos territoires, nos conditions de travail, notre rémunération et bien d’autres sujets encore, au-delà même des aléas économiques, climatiques, sanitaires, justifient nos engagements et nos ambitions."