Lyon par ses traboules
Des rues discrètes se cachent derrière des portes d’immeubles dans les vieux quartiers de Lyon (Rhône).
À Lyon, entre la Saône et le haut de Fourvière, vous pouvez marcher dans un pan de l’histoire pré-industrielle.
Ça ressemble à une sorte de couloir qui passe au pied des maisons. Ça déboule parfois sur des cours intérieures. C’est accessible à tout le monde, mais c’est assez discret.
Ça s’appelle une traboule.
En fait, ce couloir est une rue. Elle est si étroite qu’on ne peut y passer qu’à pied.
L’une d’elles est si petite que les deux coudes touchent les murs. Parfois, cette rue emprunte un escalier pour changer de niveau. Elle débouche sur une autre rue, une vraie, celle-là, une de celles où on peut passer avec une voiture. En face, la porte d’entrée d’un bâtiment vous permet d’emprunter une nouvelle traboule.
Finalement, c’est très pratique pour traverser la ville.
Bien que plus anciennes, ces traboules ont été utilisées au XIXe siècle pour débarquer des tissus et les apporter, à l’abri de la pluie, aux ateliers des tisseurs, plus haut sur la colline. On en trouve dans le quartier Saint-Jean, à l’ouest de la Saône, et sur les pentes de la Croix-Rousse, au nord de la presqu’île de Lyon. Les experts en revendiquent cinq cents dans toute la ville.
La révolution industrielle a rendu caduques ces voies et, surtout, a détruit l’organisation ouvrière du tissage, grande consommatrice des traboules.
Ensuite, elles ont été utilisées par la Résistance, puisque leur maillage urbain était quasi impossible à surveiller.
Maintenant, elles se visitent au milieu des quartiers à touristes. Pour les voir, il faut oser pousser des portes qui ne paient pas de mine. Là, un monde de silence et de fraîcheur s’offre à vous.
Il faut respecter cette quiétude, comme l’indiquent des panneaux d’avertissement, parce que des habitants s’en servent tout simplement pour rentrer chez eux.
Vous pouvez découvrir la carte des traboules du vieux Lyon en cliquant ici. Et pour en savoir plus sur une traboule particulière, la traboule des Voraces - lieu de la révolte des ouvriers du tissage en 1831 -, cliquez là !