Ludovic Callu, éleveur de bovins laitiers, parle du bio
La « Quinzaine de la bio » a commencé en région Centre Val-de-Loire. Ludovic Callu, éleveur de bovins laitiers, a participé à l’opération en organisation le 5 septembre dernier un « café bio » sur son exploitation basée à Baillou (Loir-et-Cher).
Pour cette seconde édition qui se déroulera jusqu’au 15 septembre, la Quinzaine de la bio, co-organisé par les chambres d’Agriculture de la région, Bio Centre et les Gab (groupements des agriculteurs bio), propose des évènements dans toute la région pour faire découvrir les pratiques des agriculteurs bio et les changements conduits sur leurs fermes.
« L’occasion d’échanger avec des producteurs bio, en toute simplicité, dans un cadre convivial, autour d’un café », souligne Nelly Schimowski, technicienne à la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher.
Mardi 5 septembre, Ludovic Callu, éleveur de bovins laitiers, a consacré sa matinée pour présenter son exploitation (SAU 65 ha dont 50 ha de prairie), son troupeau de 46 vaches, majoritairement des Prim’holstein, son système et expliquer son passage en bio réussi.
Après neuf ans de réflexion sur l’autonomie, l’agriculteur s’est lancé depuis le 17 avril 2017 en bio (lait en bio depuis novembre 2016, terres en bio depuis avril 2017).
« La conversion n’a pas été facile. Je ne savais pas si je savais nager mais j’ai sauté dans le grand bain », raconte Ludovic Callu. « Et tu as un peu bu la tasse », a surenchéri Marthe Vivant, sa conseillère à la chambre qui l’a aidé à la conversion.
L’agriculteur explique qu’en pleine crise du lait, il lui a fallu enlever un tiers du troupeau, ce qui l’a fait passer de 120 000 euros à 60 000 euros de chiffres d’affaires en lait sur l’année 2016.
Selon l’éleveur, deux acteurs économiques soutiennent l’agriculture bio : le consommateur et les pouvoirs publics. « Après 2016, une année exécrable, avec un prix du lait qui ne vaut rien, une météo déplorable et des promesses pas tenues. Moi je ne sais pas comment gérer mon entreprise dans ces conditions-là. Nous manquons du soutien promis par les pouvoirs publics… Aujourd’hui j’attends encore la moitié de l’aide de 2015 et la moitié de l’aide de 2016 et 2017 encore rien, bien sûr ».
Ludovic Callu mise sur le soutien des consommateurs, d’où l’importance, selon lui de les sensibiliser : « Les consommateurs valent bien plus que des aides. Ils sont notre avenir ! Et pour eux un litre de lait reste un litre de lait, mise à part l’étiquette qui change, le lait lui est toujours blanc. La seule différence, c’est qu’en bio on fait du lait avec un impact environnemental qui reste positif ».