« L’idée, c’est que tu vas chez ton barbier comme tu vas chez ton pote »
C’est un voyage dans le temps que propose Emmanuel Renaud à ses clients. Un retour dans les années 50 où les hommes ne laissaient rien au hasard, pas même leur barbe.
C’est un voyage dans le temps que propose Emmanuel Renaud à ses clients. Un retour dans les années 50 où les hommes ne laissaient rien au hasard, pas même leur barbe.
Après avoir mis en place son salon de coiffure mixte et relooking à Blois en 2004, Emmanuel Renaud s’est lancé dans la taille de la barbe à l’ancienne avec Mister Kutter, un salon ouvert il y a moins d’un an, en septembre 2014. « J’avais envie d’autre chose et d’exercer mon métier de façon traditionnelle et artisanale », explique le barbier.
C’est donc dans un lieu empli d’histoire - une ancienne épicerie du début du XXe siècle - que le salon à la décoration vintage et aux fauteuils d’époque a pris forme.
La taille de la barbe est tout un art. Il ne s’agit pas simplement d’un coup de ciseau fait en cinq minutes. « Ce travail demande presque plus de temps qu’une coupe de cheveux. » D’abord, il y a la pose de la serviette chaude, puis la taille avec un rasoir coupe-chou à lame à usage unique, les contours du visage, et de nouveau la serviette, et autres huiles essentielles ou pierre d’alun.
« Tout ce processus dure trente minutes. J’aime prendre le temps avec le client et faire en sorte qu’il passe un bon moment. »
Un homme qui espère une taille « vite fait » pour dépanner, très peu pour Emmanuel Renaud. Son salon de coiffure est un endroit où il fait bon se retrouver entre amis, « comme s’ils venaient dans un pub anglais. En fait, l’idée c’est que tu vas chez ton barbier comme tu vas chez ton pote ». Cette convivialité, naturelle chez Emmanuel Renaud, va de pair avec la qualité de son travail.
Alors qu’il n’avait que six mois de pratique derrière lui, à seize ans, il a été qualifié pour le mondial de la coiffure à Paris, en coupe homme. « J’ai toujours voulu faire de la coiffure homme. Mais lors de mon brevet professionnel, on m’a déconseillé d’ouvrir un salon uniquement pour hommes. »
À quarante ans, Emmanuel Renaud retrouve ce qu’il a toujours voulu faire : coiffer les hommes, et uniquement les hommes.