Les irrigants au courant des changements à Chartres
L’Association des irrigants d’Eure-et-Loir a tenu son assemblée générale le 17 février à Chartres sur fond de suppression des tarifs réglementés d’EDF.
Que dire sur la dernière campagne d’irrigation en Eure-et-Loir, si ce n’est qu’il n’y a pas grand’chose en dire ? Un peu comme en 2013, l’eau tombée du ciel a généralement suffi aux cultures. Il n’y a eu ni réunion, ni restriction. Et si les pluies efficaces n’ont pas été très nombreuses cet hiver, la recharge de la nappe de Beauce est suffisante pour envisager une campagne 2015 sans restriction.
Sauf peut-être pour les irrigants de rivières, pour lesquels les choses seront peut-être un peu plus compliquées. C’est en tout cas ce qui est ressorti du début des travaux de l’assemblée générale de l’Association des irrigants d’Eure-et-Loir (AEIL), qui se déroulait a Chartres le 17 février, sous la présidence de Jean-François Robert.
Pour sa partie informative et à la veille de la suppression du tarif réglementé d’EdF, le président a invité les vingt-deux sociétés susceptibles de fournir du courant aux irrigants. EdF et la coopérative Lucia ont accepté l’invitation. « Si rien n’est fait au 30 juin 2016, ce sera la coupure », a prévenu d’entrée le chargé de commercialisation d’EdF grand Centre, Christophe Béguinet, précisant qu’il y aurait bien une offre transitoire, mais qu’elle serait dissuasive. De fait, les irrigants ont jusqu’au 31 décembre de cette année pour choisir une offre de marché. La concurrence entre ces offres ne portera que sur le prix de l’électricité, soit environ 40 % de la facture, le reste — l’acheminement — sera au même tarif, fixé par ERDF, quel que soit le fournisseur.
Christophe Béguinet a précisé qu’EdF proposerait six offres tarifaires comparables au tarif jaune et des offres plus sophistiquées pour le tarif vert : « Différentes natures d’offres seront proposées, en fonction de la nature de chacun d’entre vous. Avec nous, vous pouvez faire le choix d’interlocuteurs locaux, expérimentés et dédiés aux problématiques agricoles. »
De son côté, Christophe Fougeray a présenté la société Lucia comme étant l’outil de commercialisation de la Coopérative d’électricité de Saint-Martin-de-Londres, près de Montpellier (Hérault), une Sicae créée en 1920 : « Lucia fournit de l’électricité en-dehors de son territoire historique et se tourne logiquement vers l’agriculture. Nous avons développé des offres adaptées à différents profils d’utilisateurs. À un prix toujours inférieur au tarif réglementé actuel », a-t-il promis. La liste des fournisseurs d’électricité se trouve sur le site des pouvoirs publics.
Autre point d’actualité : des nouvelles sur l’avancement de l’Organisme unique, livrées par Francis Golaz, qui le gère pour la chambre d’Agriculture eurélienne : « La gestion opérationelle est prévue pour la campagne 2017 », a-t-il précisé, ajoutant : « Un outil de gestion est en cours de finalisation par le Circa, qui a déjà conçu MesP@rcelles. Vous pourrez enregistrer vos volumes sur Internet. » En attendant, il faut aussi réaliser l’étude d’impact et préparer l’enquête publique.
La question des vols de métaux sur les rampes a été évoquée, ce qui a permis à Jean-François Robert de rappeler la signature d’une convention avec la gendarmerie : « Plus il y aura de personnes inscrites, plus ce sera simple de mettre un terme à ce qui se passe au niveau des vols. Si vous voyez quelque chose de louche, faites le 17 ! »
Le colonel Éric Dagnicourt, en charge de ce partenariat, a d’ailleurs tenu à préciser : « La Beauce est devenu un supermarché du métal. Il n’y a personne : les voleurs ont le temps pour travailler ! Il faut donc installer des feuillards métalliques sur vos rampes pour les ralentir afin de nous laisser le temps d’intervenir. Notre difficulté, c’est la taille du territoire, notre atout, ce sont vos yeux. Appelez la gendarmerie : s’il n’y a rien ce n’est pas grave, vous nous offrirez un café... »