Les chèvres de la Mardelle attentent leur chèvrerie
En cours d’installation dans la commune de Fay-aux-Loges, Laurence Onraedt, élève une trentaine de chèvres et fabrique des fromages bio qu’elle commercialise en vente directe.
Laurence Onraedt est en plein démarrage de sa chèvrerie, Les chèvres de la Mardelle, à Fay-aux-Loges. Dans l’attente de la validation du permis de construire, elle élève et commercialise tout son fromage en circuit court, sur l’exploitation voisine La Chesnaie.
Après avoir travaillé plusieurs années auprès de personnes handicapées psychiques, Laurence Onraedt a souhaité changer de vie et se retrouve aujourd'hui à la tête d'une exploitation caprine. « Je ne me sentais plus très bien dans mon travail. J’avais besoin de vivre au grand air. »
Après une longue réflexion et le soutien de son mari et de ses deux petites filles, elle s’est tournée vers l'élevage caprin et a suivi en 2015-2016 une formation BPREA à la MFR de l’Orléanais.
Elle a ensuite fait ses premiers pas dans l'association La Moutonte, qui développe l'éco-pâturage dans l'agglomération orléanaise. « J'ai pu me faire la main sur la gestion du troupeau, les soins, le pâturage… J’ai également perfectionné mes connaissances techniques avec de nombreuses formations (parasitisme, élevage des jeunes…) dispensées par la chambre d’Agriculture. »
Fin prête à s’installer, cette éleveuse de 38 ans a déjà trouvé les terres pour son élevage, une parcelle de 30 ha à cheval sur Fay-aux-Loges et Sully-la-Chapelle, sur laquelle elle envisage de construire un bâtiment pour les chèvres, une fromagerie et sa maison.
Tout semble idyllique, sauf que le permis de construire, déposé il y a déjà plus d’un an, lui a été refusé du côté de Sully-la-Chapelle par « crainte » de la mise en péril du réseau d’eau de la commune — 1 m3 d’eau par jour de prévisionnel pour cette exploitation. « Nous ne comprenons pas bien ce refus. Surtout que nous avons toutes les autorisations et un compteur d’eau à mon nom. » Le permis a été redéposé et la réponse tant attendue devrait arriver d’ici une quinzaine de jours.
En attendant, une chèvrerie temporaire a été montée sur l’exploitation agricole voisine, La Chesnaie, qui produit volaille et légumes. « J’ai aujourd’hui la chance d’être accueillie par mes amis fermiers, Élodie Lavy et Hugo Pobelle, mais c’est une situation compliquée à gérer pour tous. Le fait de ne pas avoir ce permis me freine dans mes démarches et notamment la demande de subvention PCAE à remplir avant le 17 juin, explique-t-elle. Ne pas être dans ma propre exploitation engendre des coûts supplémentaires, comme la location d’un bâtiment pour le labo ou encore l'achat de matériel qui ne me servira plus une fois installée ».
De plus, l’éleveuse a débuté la commercialisation de ses fromages mi-avril, en plein confinement.
« Heureusement, tout se passe très bien et je vends tout mon stock chaque semaine, se réjouit-elle. Nous avions un peu peur de voir la fréquentation baisser avec le déconfinement, mais les clients sont fidèles et de plus en plus nombreux… pour notre plus grand bonheur ! ».