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Les betteraves à l’épreuve des pucerons verts

Alors que les betteraves lèvent difficilement en raison de la sécheresse, les planteurs doivent faire face à des attaques massives de pucerons verts pour lesquels les traitements autorisés sont limités à la suite de l’interdiction des néonicotinoïdes.

*edit : l’administration a apporté, ce mercredi 29 avril, une réponse aux demandes de la CGB décrites ci-dessous. Retrouvez le communiqué de la CGB à ce sujet à la fin de notre article.

Les semis de betteraves, qui se sont achevés fin mars, se sont déroulés rapidement (sur une dizaine de jours, à partir du 20 mars, en Île-de-France). À la suite de l’importante pluviométrie hivernale qui a retardé les premiers semis, un épisode de sécheresse a suivi et perdure.

La levée a été rapide pour les parcelles où le lit de semences était encore frais, mais elle s’est avérée plus compliquée dans les terres déjà asséchées ou trop mottues. Seules certaines parcelles ont reçu, de manière localisée, tout au plus 10 mm de pluie les 11 ou 18 avril.

Outre certaines difficultés de levée, la principale préoccupation des planteurs réside dans l’apparition rapide de pucerons verts, conséquence d’un hiver doux et d’un printemps chaud. « Au-delà des conditions climatiques favorables à leur développement, il faut y voir la conséquence directe de l’interdiction d’utiliser des néonicotinoïdes, traitement qui protégeait les semences, entrée en vigueur en septembre 2018 », rappelle la CGB (Confédération générale des planteurs de betteraves) dans un communiqué.

L’an passé les pucerons verts sont arrivés plus tardivement et en quantité plus modérée, les conséquences ont donc pu être jugulées. Cette année, au 20 avril, 70  % des parcelles suivies par le BSV (Bulletin de santé du végétal) atteignaient déjà le seuil d’intervention pour un traitement insecticide alors que les cultures n’étaient qu’au stade 2-feuilles, voire à peine à ce stade. Or, face à cet insecte vecteur de la jaunisse qui se déclare au début de l’été, il faut agir rapidement.

Actuellement, seuls deux produits restent autorisés. Le Movento, produit systémique, utilisable dès le stade 2-feuilles (à titre dérogatoire) mais insuffisamment rapide et durable en cas de forte infestation et plus cher. Quant au Teppeki, s’il s’avère plus opérant dans la situation actuelle, il n’est applicable uniquement qu’à partir du stade 6-feuilles et sur un passage.

De plus, au regard de la précocité du développement des pucerons verts cette année, trois passages risquent d’être insuffisants jusqu’à la phase de recouvrement, phase moins sensible.

Dans ce contexte, la CGB, appuyée par l’Institut technique de la betterave (ITB) demande en urgence deux dérogations. La première pour pouvoir utiliser le Teppeki dès le stade 2-feuilles afin d’apporter une réponse immédiate aux fortes infestations constatées en plaine. La seconde  : la possibilité d’appliquer un second traitement de Teppeki pour couvrir, en cas de besoin, toute la période de sensibilité des betteraves aux pucerons verts, c’est-à-dire jusqu’à la couverture du sol.*

«  La filière ne comprendrait pas que la récolte 2020 soit gravement menacée du fait de la surdité de nos autorités sur ces sujets  », a déclaré Franck Sander, président de la CGB.

En attendant, tous les planteurs sont appelés à la plus grande vigilance et observation de leurs parcelles, à suivre régulièrement le site Alerte pucerons de l’ITB et à se rapprocher de leurs délégués ITB le cas échéant pour apporter la meilleure solution. Attention, aucun autre insecticide n’est efficace sur ce type de puceron, résistant notamment aux pyréthrinoïdes et carbamates (Karaté K, Keshet…).

Le développement de la jaunisse risque d’amputer le rendement de 30 à 50  %. Pour tenter de l’éviter, trois à quatre passages sont nécessaires par pulvérisation aérienne, une ineptie qui pose de nombreuses questions tant au niveau économique (coût des traitements, impact de la maladie) qu’environnemental.

L.G.-D.

* ce 29 avril, la CGB a été informée par le ministère de l’Agriculture que l’Anses a modifié hier l’autorisation de mise sur le marché du Teppeki, permettant son utilisation dès le stade 2 feuilles de la betterave. Retrouvez ici le communiqué complet de la CGB.

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