Les arboriculteurs en pleine tourmente
À l’instar des autres filières, les arboriculteurs vivent une récolte catastrophique. Les pertes vont de 50 à 100 % dans certains cas.
Après les maraîchers et les grandes cultures, c’est au tour des arboriculteurs de vivre une récolte « inédite tant elle est catastrophique », affirme le conseiller arboriculture de la chambre d’Agriculture d’Ile-de-France, Yves Méritan.
Selon les exploitations, les pertes oscillent entre 50 et 100 % dans les pruniers, cerisiers, poiriers et pommiers.
« Les arbres ont principalement souffert des grosses giboulées d’avril et des températures glaciales alors qu’ils étaient en pleine floraison. Je me souviens qu’il a même neigé le 26 avril », raconte Yves Méritan : « Les insectes étaient absents et la fécondation n’a pas pu s’opérer normalement. »
Les arboriculteurs ont ensuite subi la double peine avec les intempéries de fin mai-début juin. « Il n’y a pas eu d’asphyxie des arbres, ils n’ont pas été submergés, mais les fruits déjà formés, dont les cerises, ont éclaté, anéantissant totalement toute possibilité de récolte ».
Et lorsqu’enfin l’été est arrivé, les fortes températures d’août ont provoqué des brûlures sur les fruits.
« Je ne vois pas ce qu’il manque » avance, ironiquement, le conseiller : « Nous avons tout eu. Les pertes sont considérables en particulier sur les poiriers. Du fait de leur forte proportion dans les Yvelines, c’est le département qui est le plus touché. »
Les producteurs font en effet état de 20 à 40 % d’une récolte normale. « Là où on attend en général quinze à dix-huit tonnes, seulement deux ont été récoltées cette année. Pour certaines variétés comme la Comice, la récolte atteint péniblement 15 % d’une année normale » précise Yves Méritan.
S’agissant des pruniers et cerisiers, les pertes sont quasi totales et pour les pommiers, les producteurs déplorent 40 à 50 % de pertes.
Pour les trois départements, une procédure de calamités agricoles a été lancée.
« Les exploitations étaient déjà fragilisées par l’année catastrophique de 2012, la grêle de la Pentecôte de 2014 et des prix bas l’an dernier. Cette fois, les trésoreries sont inévitablement dans le négatif et il y aura des conséquences irrémédiables pour certaines entreprises », alerte le conseiller de la chambre.