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Le préfet de région sur une exploitation laitière

Le préfet de la région Ile-de-France, Jean-François Carenco, a fait le point avec les responsables agricoles franciliens le mercredi 26 août sur l’exploitation laitière de Franck Sendron à Neufmoutiers-en-Brie.

Alors que le secteur de l’élevage traverse une grave crise, le préfet de la région Ile-de-France, Jean-François Carenco, s’est rendu le mercredi 26 août à Neufmoutiers-en-Brie (Seine-et-Marne) auprès des agriculteurs franciliens pour faire le bilan des moissons et plus globalement le point sur une situation agricole tendue, notamment pour les filières animales.

À l’écoute des préoccupations du terrain, le préfet de région a profité de ces échanges concrets pour approfondir avec les producteurs l’analyse et la réflexion sur les enjeux  auxquels fait face aujourd’hui l’ensemble des filières ainsi que les questions économiques, techniques  et règlementaires qu’ils soulèvent.

Accueilli sur l’exploitation laitière de Franck Sendron, il était accompagné du préfet de Seine-et-Marne, Jean-Luc Marx, du président de la chambre régionale d’Agriculture, Hervé Billet, du président de la FRSEA Ile-de-France, Damien Greffin, de celui des JA Ile-de-France, Frédéric Lepesme — ainsi que de leurs homologues départementaux —, du député-maire, Christian Jacob, du président du conseil départemental, Jean-Jacques Barbaux, et d’élus locaux et responsables professionnels.

Après une rapide présentation de son exploitation, Franck Sendron a évoqué le prix du lait qui est en net recul suite, d’une part, à la fin des quotas laitiers au 1er avril dernier et, d’autre part, à l’impact indirect de l’embargo russe. 

« Avec un prix de 350 euros/1000 litres, je survis. Le travail en commun avec ma compagne, exploitante en polyculture, permet une optimistation des charges de structures et de mécanisation », explique Franck Sendron, dont le lait est valorisé en fromages, des produits à plus forte valeur ajoutée, la Seine-et-Marne ayant deux AOP sur son territoire. 

Et de souligner que le plan d’aide de six cents millions d’euros annoncé par Stéphane Le Foll en juillet concerne essentiellement des garantis bancaires, que seuls cent millions sont destinés aux éleveurs sous conditions (50 % de spécialisation, 35 % d’endettement). Dans ces conditions, l’enveloppe francilienne se limite à 28 000 euros. 

Selon le préfet, une seule solution : jouer sur les aides sociales et fiscales.

L’éleveur a également insisté sur les filières courtes, « qui ne sont pas une solution à tous les problèmes, juste un plus ». Le problème des gens du voyage qui s’installent massivement sur les pâtures, les difficultés d’abattage et celles rencontrées par l’établissement régional de l’élevage... ont fait l’objet de discussions.

« Nous devons avoir une approche régionale de l’élevage, d’autant plus fragile en Ile-de-France qu’il se raréfie. D’autres filières, anciens fleurons franciliens — horticulture, maraîchage — sont aussi en grande difficulté », insiste Hervé Billet.

Et de conclure : « Vous avez une carte à jouer au niveau régional et départemental si tout le monde se met à manger local et qu’on a la capacité de fournir. »

En préambule à la visite de l’exploitation de Franck Sendron, une rencontre à huis-clos entre les responsables professionnels et le préfet a permis de dresser le bilan de la moisson et d’aborder différents sujets d’actualité.

Les agriculteurs ont notamment souligné que les exploitants agricoles ont de plus en plus de mal à assimiler l’empilement des normes et « décrochent » quant à l’application des réglementations : « Nous traversons une année de restructuration compliquée durant laquelle la profession doit s’adapter et faire face à une réglementation de plus en plus contraignante et à la réforme de la Pac », a souligné Hervé Billet.

Face à ce constat du terrain, le préfet a demandé à ce qu’une note détaillée recensant les aberrations réglementaires en matière d’agriculture lui soit adressée. Cette note lui servira de support pour défendre les revendications de la profession auprès du gouvernement et de Bruxelles.

Au niveau environnemental, le préfet de région a confirmé que la profession doit être partie prenante des délibérations et décisions relatives à la gestion de l’eau sur les territoires. Les projets d’arrêtés visant à stopper l’activité agricole en cas de pollution aux particules fines ont aussi été abordés.

Enfin, un débat sur les orientations et le rôle donné au futur Schéma directeur régional des exploitations agricoles a eu lieu, les JA ayant toujours en tête le blocage du versement des aides à l’installation en début d’année qui a engendré un découragement des porteurs de projets pour s’installer avec les aides.

La délégation a insisté sur le caractère global de la crise qui touche toutes les filières : sur administration, excès de normes… aboutissent au refus d’entreprendre et au découragement.

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