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Le Havre de modernité
La ville du Havre (Seine-Maritime) a été reconstruite après-guerre par Auguste Perret. Aujourd’hui, elle fait de sa modernité un atout.
La ville du Havre (Seine-Maritime) a été reconstruite après-guerre par Auguste Perret. Aujourd’hui, elle fait de sa modernité un atout.
L’arrivée au Havre (Seine-Maritime) se fait généralement par la zone industrielle et les raffineries pétrolières : rien de bien encourageant. Pourtant, la ville est imprégnée d’histoire, et son passé est lié à François Ier, qui fonde un port à l’embouchure de la Seine en 1517. Si depuis le port a bien évolué, pour devenir le premier de France en termes de conteneurs, quelques monuments subsistent de cette époque, comme la cathédrale Notre-Dame-de-Grâce. Construite à partir de 1575, elle subit les bombardements américains de septembre 1944, visant à faire capituler les Allemands retranchés dans la cité. La cathédrale est partiellement détruite, mais Auguste Perret, chargé de reconstruire la ville, décide de la sauvegarder et de la rebâtir telle qu’elle était auparavant.
Le Havre a été durablement marqué par les bombardements. Au total, il sera dénombré 12 500 logements en ruines, pour 5 000 civils tués. Le centre-ville a été totalement reconstruit dès 1945. Auguste Perret, un architecte belge, est nommé pour réhabiliter cette surface d’environ 130 hectares. Il faut aller vite. Le béton est donc choisi pour bâtir des immeubles de quelque 12 000 logements au total. Les bâtiments alignés et les intersections perpendiculaires font entrer la ville dans la modernité.
Certains des monuments phares de la ville voient le jour, comme l’église Saint-Joseph, conçue par Perret. On la voit de loin avec sa tour de 107 mètres de haut, en béton armé. La salle intérieure est carrée, et sa façade austère. Toutefois, la nef est lumineuse et colorée, la tour étant composée de nombreux vitraux peints.
Le Volcan, qui abrite un centre culturel, est ouvert en 1982. Haut de 22 mètres, le bâtiment est dans la droite ligne de la modernité de la ville, qui, bien que longtemps dénigrée, est aujourd’hui une fierté pour Le Havre. Son centre-ville est classé à l’Unesco depuis 2005, au titre de son architecture remarquable, et de nombreuses expositions font appel à cette modernité. Le symbole le plus récent se situe le long du port. Depuis 2017, la sculpture Catène de containers, de Vincent Ganivet, est en place. Il s’agit de deux arches réalisées en conteneurs, pouvant évoquer la forme d’un pont. L’objectif était de célébrer les 500 ans de la fondation de la ville.
Il reste quelques traces du glorieux passé du Havre, notamment dans les actuels Jardins suspendus, qui dominent la ville et le quartier de Sainte-Adresse et ses luxueuses villas. Sur une surface de 17 hectares, ils prennent place dans un ancien fort militaire, où l’on peut pique-niquer en admirant la vue sur la baie de Seine et la Manche.