Le grignotage du plateau de Saclay continue
Nathalie Trubuil, agricultrice sur le plateau de Saclay, est expropriée d’une partie de ses terres pour faire passer un sentier piéton.
Installée depuis 2008 à Saclay, Nathalie Trubuil exploite 250 hectares de terres dont quelques parcelles bordent le ru de Vauhallan. « Le long de ce ru, il y a, comme la loi nous y oblige, une bande enherbée de cinq mètres de large », raconte l’agricultrice : « Mon père et moi avons toujours toléré les promeneurs à l’emprunter. Puisque nous sommes dans un secteur péri-urbain, cela nous paraissait normal pour une bonne cohabitation. » Oui mais voilà, aujourd’hui, cette situation se retourne contre Nathalie Trubuil. En 2009, le syndicat intercommunal de l’assainissement de la vallée de la Bièvre (SIAVB) lui avait signifié qu’il projettait de créer, sur cette bande enherbée, un sentier piéton en grave. L’agricultrice avait protesté, écrit quelques courriers puis...plus rien, jusqu’au mois de mai de cette année. « J’ai reçu un courrier le 12 mai me signifiant que la juge d’expropriation allait venir », se désole l’agricultrice : « Ils me prennent un demi hectare et me proposent de m’indemniser 0,66 euros de l’hectare ». Et Nathalie Trubuil pourrait bien avoir également à reporter d’autant sa bande enherbée.
Elle se bat aujourd’hui pour identifier ses parcelles sur le cadastre et tenter de prouver qu’elles appartiennent bien à la zone de protection naturelle agricole et forestière (ZPNAF) du plateau de Saclay, créée en décembre 2013. « Si vraiment le ru et ma bande enherbée sont sur cette zone de protection, alors elle n’est pas respectée et n’est d’aucune utilité pour l’agriculture ».
Marine Guillaume