Le film d’une campagne complète projeté en continu au Compa
Malice Image a planté sa caméra au bout d’une parcelle de Bouville (Eure-et-Loir) pendant une année.
C’est un projet parfaitement abouti qu’ont présenté les membres de l’équipe de Malice Image — Bruno Badiche et Isabelle Guéret — au Compa à Chartres, le 22 janvier.
Ils ont eu l’idée de planter leur caméra pendant un an au bout d’une parcelle du côté de Bouville. « Il fallait trouver le cadre idéal », a expliqué Bruno Badiche, « qu’il soit esthétique, représentatif du type d’agriculture pour que chacun s’y retrouve, bien orienté — nord — et qu’on soit bien accueilli ».
Ceci fait, l’équipe a construit une petite cabane pour la caméra et a commencé à tourner sur un rythme hebdomadaire.
Malice Image s’est retrouvé au terme de cette opération avec des centaines d’heures de rush qu’il a fallu monter, car il n’était pas question d’accélérer le temps.
Le film présenté, qui dure une heure trente, n’a rien à voir avec les time-lapses que l’on nous propose un peu partout, donc pas de blé qui pousse à vue d’œil, mais bien la lente procession des travaux des champs, les animaux qui furètent dans le cadre, les voitures qui passent sur la départementale, les nuages qui défilent ou les chasseurs qui arpentent la parcelle.
Si, d’un point de vue documentaire, Bruno Badiche et Isabelle Guéret ont filmé en 2016 la pire campagne de l’histoire de l’agriculture eurélienne moderne, c’est un pur hasard.
Au visionnage, les mois de mai et juin sont effectivement pluvieux et d’une grisaille désolante. Et l’on imagine bien, quand passe plein cadre en juillet la moissonneuse-batteuse de l’exploitant — Monsieur Barbier —, qu’elle n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent...
En tous cas, ce film qui tourne en boucle dans l’espace Album au cœur du nouveau Compa, n’est pas destiné à être vu dans son intégralité. Il invite modestement à la contemplation du temps qui passe...