Sécheresse
Le Département du Loiret veut réutiliser les eaux usées traitées du territoire
Jeudi 6 juillet, le Département a dévoilé aux médias les résultats de l'étude menée en partenariat avec le Cerema pour la réutilisation des eaux usées traitées du Loiret. 76 sous-bassins versants ont été analysés.
Jeudi 6 juillet, le Département a dévoilé aux médias les résultats de l'étude menée en partenariat avec le Cerema pour la réutilisation des eaux usées traitées du Loiret. 76 sous-bassins versants ont été analysés.
Durant près d’un an, les services du Département et le Cerema ont passé en revue 76 sous-bassins versants du Loiret afin de déterminer toutes les spécificités des cours d’eau, et ainsi, proposer une étude approfondie des usages de l’eau du territoire et les possibles Réutilisations des eaux usées traitées (Reut) des 214 stations d’épuration se trouvant dans le Loiret.
Cet état des lieux a permis de cartographier hydrologiquement le Département, une première en France. Jeudi 6 juillet, la presse était invitée à visiter la station d’épuration de Neuville-aux-Bois, et découvrir les premières interprétations de cette étude Reut. « En France, seulement 1 % de l’eau est réutilisée, contre 10 à 50 % en Europe et 80 % en Israël, a précisé Jean-Luc Riglet, conseiller départemental en charge de l’agriculture, de l'environnement et de la transition. Nous avons du retard sur ces sujets, il est temps de s’y intéresser ».
La démarche de l'étude
Parmi les critères d’études, le Cerema a synthétisé les caractéristiques des cours d’eau durant l’été et hors été, permettant une approche plus précise en cas d’épisode de sécheresse. « C’est un vrai sujet, souligne Sandrine Gérard, directrice du service aux territoires pour le Département du Loiret. L’étude a été menée à l'échelle du grand cycle de l'eau afin de déterminer les opportunités par rapport aux écoulements et à la qualité de la charge organique des cours d'eau. La Reut peut en effet permettre de diminuer la charge et la pollution dans les cours d'eau ». Selon la représentante départementale, une exception est faite pour l'axe Loire, car « les stations qui se rejettent dans cet axe bénéficient d’un traitement particulier ».
Au-delà de l'écoulement dans les cours d'eau, le Cerema a étudié l’empilement des arrêtés sécheresse en période estivale. « La Reut est exclue quand la récurrence de sécheresses est trop importante », explique Sandrine Gérard. Cet état des lieux montre également le potentiel de Reut vis-à-vis de la recherche de nappes et des zones humides.
Bientôt des eaux usées pour l'agriculture ?
En conclusion, les différentes cartes synthétiques montrent que l’intérêt potentiel de la Reut est plutôt variable en moitié nord du département, hors période estivale. Dans les conditions actuelles, les opportunités les plus fortes se trouvent en Beauce, en Orléanais et en Sologne. Plus de 133 millions de m3 par an sont prélevés pour les besoins agricoles, contre 10 millions pour les usages industriels et 430 000 m3 pour les usages de loisirs tels que les golfs. 41 millions de m3 par an sont redistribués par les 214 stations du département. Au début du mois d’octobre, le Département ira à la rencontre des collectivités pour dévoiler les résultats de cette étude Reut. Des appels à projets seront ensuite lancés dès le premier trimestre 2024 afin de mettre en place des stratégies pour favoriser le développement de la réutilisation des eaux usées et traitées dans le Loiret.
Le Cerema
Le Cerema, piloté par le Département du Loiret, a travaillé en permanence avec les Agences de l’eau Loire Bretagne et Seine Normandie, la direction départementale des Territoires du Loiret, l’Agence régionale de santé et l’Office français de la biodiversité (OFB).