L’art du couteau par Marcel Covello
Le coutelier-forgeron Marcel Covello façonne des couteaux d’art mêlant technique, créativité et audace, dans son atelier à Romorantin-Lanthenay, en Loir-et-Cher.
Depuis quinze ans, Marcel Covello imagine, façonne et forge des « outils tranchants d’exception » dans son atelier, avenue de Paris à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher). Coutelier-forgeron de métier, il « unit intimement le minéral de l’acier des lames forgées au végétal ou à l’animal des manches et des fourreaux ».
Sa passion pour les couteaux et son plaisir de travailler la matière brute l’ont conduit à se lancer dans l’aventure de l’artisanat d’art dès l’an 2000. « Je suis attiré depuis longtemps par les objets tranchants. Mes différentes expériences professionnelles en mécanique de précision et dans l’industrie métallurgique ont fait mûrir en moi le projet de créer ma propre activité de coutellerie d’art », explique-t-il.
Après cinq semaines de stage chez Jean-Jacques Astier, un coutelier-forgeron à Tournon-sur-le-Rhône (Ardèche), Marcel Covello a appris les rudiments du travail de la forge — manier le marteau et l’enclume — pour façonner l’acier et créer des pièces uniques : « C’est un travail à chaud traditionnel. Je forge les lames avec l’idée d’apporter une meilleure fonctionnalité, plus de résistance et une forme esthétique. »
De l’idée au croquis jusqu’à la forge, l’artisan emmène cet objet du quotidien vers l’objet d’art. « J’aime l’objet couteau, je ne me focalise pas sur son utilisation potentielle, j’essaye constamment de le sortir de sa fonction purement utilitaire, qui reste pour moi relativement secondaire. Je crée et je fabrique des outils tranchants, de beaux objets, et de temps en temps des couteaux d’exception : des objets d’art. »
Spécialisé en couteaux à lame fixe, il travaille généralement sur quatre à cinq modèles différents en même temps et compte de six à soixante heures de travail par pièce. Il détaille : « Je commence par forger la lame dans un acier au carbone, puis viennent les opérations d’émouture et de pré-polissage, les traitements thermiques, le polissage final, l’affûtage et enfin le montage des matériaux du manche et les finitions. »
Tout comme pour la lame, l’artiste est inspiré pour le manche et le fourreau : « J’aime créer des contrastes avec les variations et les nuances de tons et de textures que m’offrent les différentes matières, la corne, l’os, les matériaux composites et le bois, qu’il soit local, exotique ou précieux. »
Pour les étuis de cuir, Marcel Covello travaille en collaboration avec un sellier de Mer (Loir-et-Cher).
Chez ce Romorantinais, chaque couteau est exceptionnel, baptisé d’un nom et signé d’une petite fraise sur la lame « pour apporter encore plus d’authenticité et d’unicité ».
Des couteaux artisanaux qui ont bien sûr un prix : entre 150 et 1 500 euros. « Les clients sont souvent effrayés par le prix, aussi bien que par l’objet », s’amuse-t-il.
Que l’on soit collectionneur, utilisateur ou amateur de beaux objets, Marcel Covello vous accueille, à l’atelier ou dans son espace d’exposition, pour concevoir avec vous votre couteau sur-mesure. « Je travaille spontanément mais aussi sur commande à partir d’un dessin, d’un croquis ou même d’un simple concept. Tous mes couteaux sont totalement personnalisables, depuis la forme et la taille de la lame, de la garde, jusqu’au choix des matières du manche et du dessin de l’étui », conclut-il.