A la Wild code school, on apprend à programmer… au vert
Wild code school… bizarre, le nom de ce centre de formation perdu en plein Perche, à la Loupe (Eure-et-Loir). Sa co-fondatrice, Anna Stepanoff, explique : « Ce nom traduit notre attachement à l’innovation : on adhère à la philosophie du numérique ouvert, au « hacking » dans le bon sens du terme. « Hacker », c’est « craquer » (au sens informatique), résoudre un problème. »
Et pourquoi « wild » (« sauvage » en anglais) ? « Car on est au vert, dans la nature. Travailler en dehors du chaos urbain permet de se concentrer. », poursuit la jeune femme.
Cette « passionnée d’éducation », passée par l’enseignement et le conseil, a lancé l’école numérique de la Loupe en 2014 avec le développeur web Romain Coeur. D’octobre 2014 à avril 2015, vingt-huit d’étudiants y ont été formés à la programmation et à l’entrepreneuriat numérique.
« On a fait une école de développeurs car il y a un vrai manque dans ce domaine, note Anna Stépanoff. Le business dépend de plus en plus des développeurs. » Autre caractéristique de ce secteur : « Il n’y a pas de corrélation entre la réussite scolaire et la capacité à être dévelopeur. 50 % de la promotion sortante n’a pas le bac. »
Anna Stépanoff précise : « 100 % des élèves sont bénéficiaires des aides sociales : demandeurs d’emploi, personnes au RSA, jeunes en décrochage… » Fin avril, elle dénombrait « 70 % des élèves déjà casés, dont un tiers en création d’entreprise, un tiers en stage et un tiers ont décroché un contrat ».
Quant au principe pédagogique : c’est « apprendre à apprendre », résume-t-elle. « On travaille sur la capacité à trouver les ressources, apprendre comment ne pas avoir peur des nouvelles technologies, être à l’écoute des nouveaux langages. » Romain Coeur ajoute : « On apprend aux élèves les relations client, le changement, les bonnes pratiques ».
La formation, « gratuite pour les élèves », est subventionnée « à moitié par le secteur privé, à moitié par le secteur public », notamment par le conseil général, expliquent les formateurs.
Pour le préfet Nicolas Quillet, venu visiter la Wild code school le 24 avril, le projet est enthousiasmant : « Quelques équipements, quelques chaises, un peu d’encadrement, deux formateurs…. et ça fait une école ! Les ressources on va les chercher en ligne. C’est l’avenir de l’enseignement ! »
Franceline Forterre-Chapard, sous-préfète de l’arrondissement de Nogent-le-Rotrou, complète : « Une dynamique a été créée. L’Etat est très volontaire sur ce type de projet, mené en interconnexion avec le territoire, les écoles par exemple ».
Des projets sont de fait en route entre la Wild code school et plusieurs établissements scolaires du secteur : ateliers d’initiation au langage Scratch, sessions avec des enfants en difficulté… Une plateforme pédagogique est également en cours de création. « Le but est de créer quelque chose de différent, qui va évoluer dans le temps », conclut Anna Stépanoff.
La deuxième promotion de l’école numérique de La Loupe entrera en formation le 31 août et en sortira le 29 janvier. Le recrutement est en cours, la fin des inscriptions est fixée au 17 mai.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l’école.