La Région Île-de-France crée un programme alimentaire régional pour les plus démunis
Devant l’ampleur de la crise sanitaire qui a fragilisé certains Franciliens, la Région Île-de-France a décrété l’état d’urgence alimentaire.

À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. La présidente de Région, Valérie Pécresse, lance un « programme alimentaire régional » en finançant l’achat auprès des agriculteurs franciliens de produits agricoles qui seront distribués pour « venir en aide aux plus démunis ».
Ce programme alimentaire régional, conçu en partenariat avec la chambre d’Agriculture de région Île-de-France et les acteurs agricoles du territoire, a été présenté en visioconférence le 6 mai par Valérie Pécresse, accompagnée de Christophe Hillairet, président de la chambre d’Agriculture et d’Alexandra Dublanche, vice-présidente chargée du Développement économique, de l’Attractivité, de l’Agriculture et de la Ruralité.
L’occasion a ainsi été donnée à la présidente de Région de rappeler combien les agriculteurs franciliens avaient été présents depuis deux mois pour nourrir les Franciliens, soulignant au passage qu’ils avaient également « redoublé d’efforts et d’inventivité » pour s’adapter à la fermeture de leurs lieux de débouchés traditionnels et à la crise sanitaire.
Et les conséquences de cette crise sont sans appel. « Nous voyons monter la pauvreté et la précarité dans de nombreux territoires », ce qui « exige une réponse alimentaire urgente et solidaire », a expliqué Valérie Pécresse.
C’est pourquoi, pour renforcer les distributions alimentaires rendues nécessaires par l’aggravation économique et « sur la base des besoins exprimés par les associations et la banque alimentaire », la Région financera par ce programme l’achat « au prix du marché » de « tous les surplus, voire des invendus de la production agricole francilienne », a-t-elle précisé, ajoutant que la Région « achètera aussi les denrées qui viendraient à lui manquer ».
Concrètement, « les agriculteurs se chargeront du sourcing (l’approvisionnement, NDLR) des lieux de distribution », a expliqué la présidente de Région, soulignant qu’une fois encore, par ce geste économique fort, les agriculteurs s’étaient montrés responsables pendant la crise et solidaires dans les effets dramatiques de celle-ci. Si les besoins le nécessitent, la Région viendra également suppléer les bénévoles (souvent âgés et donc à risque) qui participent à la distribution de ces dons alimentaires par le biais des cantines des lycées.
Conscient de l’effort financier, Christophe Hillairet a affirmé que la profession allait « relever le challenge » en fournissant « des paniers en produits frais » et « pas seulement des invendus ». « D’autres mesures plus spécifiques en direction des agriculteurs et de la ruralité accompagneront également ce programme », a ajouté Valérie Pécresse.
Si le montant de ce programme d’urgence alimentaire et les volumes de production agricole concernés n’ont pas été précisés, Valérie Pécresse se prépare à le faire durer jusqu’en décembre.
Laurence Augereau