La préfecture à l’écoute de l’élevage eurélien
Le secrétaire général de la préfecture par intérim, Frédéric Rose, a accepté l’invitation de la FDSEA et Jeunes agriculteurs d’Eure-et-Loir à se rendre le 24 juillet, dans une exploitation en polyculture-élevage après la publication du plan de soutien gouvernemental.
L’exploitation laitière de Christophe Provot à Les Autels-Villevillon sert de cadre, le 24 juillet, à l’invitation faite au secrétaire général par intérim de la préfecture, Frédéric Rose, par la FDSEA et Jeunes agriculteurs d’Eure-et-Loir, à venir se rendre compte sur place de la situation d’un exploitant en polyculture-élevage.
Une visite qui intervient au lendemain de la publication du plan de soutien à l’élevage par le gouvernement.
Après avoir fait un point sur la conjoncture, soulignant, chiffres à l’appui, la chute des prix de la viande et du lait depuis plusieurs mois concomitante à une hausse des charges, le président de la FDSEA, Jean-Michel Gouache, précise les revendications des syndicats pour sortir de la crise : « remonter les prix pour au moins couvrir les charges, mieux répartir les marges, revaloriser l’origine France surtout dans les produits transformés, et contractualiser de façon juste et efficace. Ensuite, au niveau des normes, il y a du rétropédalage à faire », pointe-t-il.
Sur les propositions faites par le gouvernement, la FDSEA constate qu’elles sont constituées de beaucoup de reports de charges — « alors que l’on vient juste de finir de payer les reports de la crise de 2009 », fait remarquer Christophe Provot — et qu’il y a peu de mesures concrètes.
« Restructurer leur dette ne va pas sortir les gens de l’ornière. Concrètement ils ne savent pas comment ils vont payer leurs affouragements demain », argumente le président de la FRSEA, Éric Thirouin.
D’autant que les mesures annoncées reposent sur des critères d’accès, comme une baisse constatée de l’excédent brut d’exploitation (EBE). Ce que dénonce le président de Jeunes agriculteurs, Théophile Pelé : « Pour constater une baisse de l’EBE, encore faut-il qu’il y ait eu une bonne année... »
Au final, pour Éric Thirouin : « on parle de cinq cents millions versés aux éleveurs, mais c’est de la fumisterie, ce ne sont que des garanties. En matière de communication, la ficelle est un peu grosse... »
À cette crise des prix du secteur de l’élevage, s’ajoute bien entendu la couche de sécheresse qui impacte durement le secteur. Les syndicats ont ainsi chiffré à plus de 2,7 millions d’euros le déficit fourrager subi par les éleveurs. Un chiffre qui ne fera qu’augmenter si la sécheresse perdure.
Frédéric Rose a pu se rendre compte de cet impact sur les parcelles de luzerne ou de maïs de Christophe Provot : « Les réunions se succèdent, les services de l’État sont là. Je crois au dialogue plus qu’aux démonstrations comme à Nogent-le-Rotrou. Je suis sensible à votre action, il faut que l’on avance », conclut-il.