Méthanisation
La méthanisation, filière en plein boom
Un webinaire, organisé par Prométha le 8 mars, a dressé un état des lieux de la filière méthanisation en Île-de-France.
Un webinaire, organisé par Prométha le 8 mars, a dressé un état des lieux de la filière méthanisation en Île-de-France.
Prométha, collectif composé de différents acteurs* de la méthanisation, s’est mis en place pour accompagner et structurer la filière méthanisation en Île-de-France. Il a organisé le lundi 8 mars un webinaire pour dresser l’état des lieux, les enjeux et les perspectives en région francilienne.
« La filière méthanisation représente un fort potentiel en matière d'énergie durable et mérite d’être accompagnée. C'est une voie de diversification agricole, avec un défi : maintenir la qualité environnementale et économique des exploitations », a conclu le directeur adjoint de la Driaaf, Bertand Manterola, alors que la Région se fixe un objectif de 100 % d’énergies renouvelable en 2050.
Si le méthanisation se développe depuis 1940 – essentiellement attachée aux stations d'épuration –, le véritable décollage des installations agricoles et territoriales débute en 2013.
On compte en Île-de-France actuellement 30 unités (un chiffre multiplié par deux en cinq ans) et une cinquantaine de projets sont à l’étude, à 80 % agricoles, soit 80 installations à l'horizons 2024.
Plus spécifiquement, chaque unité agricole utilise 17 600 tonnes/an dont 60 % de Cive (Cultures intermédiaires à vocation énergétique) et 20 % de pulpes.
Comme l’a expliqué le secrétaire général économie-filières de la chambre d’Agriculture, Hervé Billet, « la méthanisation permet de diversifier et pérenniser les exploitants agricoles. Elle participe à la transition énergétique du territoire, à la réduction de la dépendance aux intrants, à la valorisation des cultures non alimentaires, à la dynamisation des sols par leurs couverture en interculture ».
Si des appels à projets de la Région, avec l’Ademe, sont lancés pour soutenir ces investissements lourds (l’enveloppe régionale est de 10 millions cette année), les Départements de l’Essonne, qui dispose d’un potentiel important (agricole dans le sud et des stations d’épuration dans le nord) et de la Seine-et-Marne, département leader sur le sujet, sont actifs.
« En 2018, un schéma directeur a été élaboré et en 2020, Capmétha, dans la droite ligne de Prométha, a été signé. Protection de l’environnement et dynamisme économique nous ont incités à soutenir la méthanisation, un levier en matière de transition énergétique », a précisé le vice-président du Département de Seine-et-Marne en charge de l’environnement, Yves Jaunaux.
Un travail sur l’aménagement paysager des sites est également mené.
Pour raccorder ces installations, les opérateurs doivent aussi construire 220 km de canalisations et installer des rebours.
Enfin, un zoom a également été fait sur le blocage actuel de permis de construire. Dialogue et pédagogie pour l’acceptabilité du projet s’avèrent plus que nécessaire.
*Région Île-de-France, services de l’État (Driaaf et Driie), Ademe, chambre d’Agriculture de région Île-de-France, Arec, GRDF, GRTgaz et les Départements de la Seine-et-Marne et de l’Essonne.