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La FNSEA 41 pointe les enjeux de demain lors de son AG

Vendredi 17 juin, la FNSEA 41 a organisé sa traditionnelle assemblée générale en présence de ses adhérents, des élus du département et d'Arnaud Rousseau, vice-président de la FNSEA.

La traditionnelle assemblée générale de la FNSEA 41 avait lieu au Crédit agricole de Blois vendredi 17 juin, sous la présidence de Didier Delory. Arnaud Rousseau, vice-président de la FNSEA, et Sébastien Prouteau, président de la FNSEA Centre-Val de Loire, étaient tous les deux présents et ont pris la parole chacun leur tour afin d’évoquer les enjeux de l’agriculture de demain, sous l’écoute attentive des adhérents de la FNSEA 41 et de certains élus locaux. Avant de débuter l’assemblée générale, accessible à un public élargi, le syndicat agricole avait organisé un échange privé avec les adhérents du syndicat ainsi que quelques représentants de la profession agricole.

Transmettre aux jeunes

C’est le discours de Jeanne Hermant, présidente de Jeunes agriculteurs de Loir-et-Cher, qui a permis d’inaugurer cette assemblée générale. À travers sa voix, ce sont les revendications JA 41 et plus largement du monde agricole qui ont retenti dans la salle : « En Loir-et-Cher, d'ici à dix ans, ce sont 56 % des agriculteurs qui partiront à la retraite. Nous voulons donner l’envie et la possibilité à ceux qui partent en retraite de transmettre tout en donnant la possibilité à des jeunes de s’installer ».

La FNSEA 41 a, par la voix de François-Xavier Rone, secrétaire général de la FNSEA 41, évoqué les grandes actions réalisées par le syndicat dans le département : « Nous avons fait du 30 septembre au 4 novembre cinq réunions qui nous ont permis de préparer le développement de futurs projets, d’informer sur la nouvelle Pac 2023 et se projeter sur la dynamique locale ». Au-delà des réunions intercantonales, durant l’année le syndicat a rencontré les responsables de GMS du département dans le but de mettre en avant l’agriculture locale.

D’autres discours ont suivi, permettant à chaque section de faire un point sur l'année écoulée. Comme pour la section avicole, pour laquelle la principale problématique de cette année a concerné l’influenza aviaire.

Parmi les autres sujets importants : les dégâts de gibiers qui ont « envahi le département cette année ». Ils ont été abordés par le représentant de cette commission. Les demandes qui ont été faites auprès de la préfecture concernant le piégeage et l’autorisation de tir de nuit sans intervention de lieutenant de louveterie sont actuellement en attente de réponse.

« Seul, on ne peut pas lutter »

D’autres problématiques majeures ont pu être évoquées durant l’après-midi, notamment l’accès à l’eau. Julien Perron, en charge de la commission eau à la FNSEA 41, a détaillé les ambitions pour l’avenir : « Nous pensons qu’il est important d’ouvrir le débat sur les réserves en eau telles que les retenues collinaires et travailler collectivement sur ce sujet ». Didier Delory a d’ailleurs tenu à rappeler concernant la problématique des retenues collinaires qu’il serait « primordial d’avoir une décision précise à ce sujet de la part des organismes concernés ainsi que des autorités, pour que l’agriculteur du département puisse se servir de l’eau correctement ».

Afin de conclure les discours des différentes commissions de la FNSEA 41, François-Xavier Rone a présenté les actions déjà effectuées ainsi que les défis de demain sur la question de l’environnement : « Seul on ne peut pas lutter contre la pression des spéculateurs. Seul on ne peut pas lutter contre la pression des GMS. Seul on ne peut pas lutter contre les gens qui désorientent nos dirigeants, mais ensemble nous pouvons inverser cette tendance ».

Des défis et enjeux à venir

Sébastien Abis, président du club Déméter, a ensuite tenu une conférence sur l’avenir de l’agriculture en France face aux défis de demain qui sont mondiaux. Et pour conclure cet après-midi riche en débat pour l’avenir de la profession, les représentants de la FNSEA ont tour à tour pris la parole devant les adhérents à l’écoute. Arnaud Rousseau a tenu à rappeler que « la France est le pays le plus visité dans le monde, reconnu pour ses paysages et ce sont des atouts qui sont extrêmement importants que l’on doit valoriser. Il faut donc qu’on passe à l'offensive, surtout que nous aurons des opportunités prochainement sur la production ». Il a également rappelé que l’agriculture française a de nombreux enjeux et défis à saisir, « que ce soit sur la production d’énergie, la valorisation de ses activités agricoles et les opportunités de production à venir ».

De son côté, Sébastien Prouteau a souligné que la France « est un grand pays agricole et nous avons les moyens de produire et d’assurer notre souveraineté alimentaire, encore faut-il qu’on nous laisse l’opportunité d’y arriver ».

En conclusion de cette assemblée générale, Didier Delory a remercié les élus, les représentants de la profession agricole et les adhérents présents. Il a aussi remercié le crédit agricole qui a accepté de prêter une de ses salles pour l’occasion. Il a invité les participants à prendre un verre de l’amitié dans le but de continuer les échanges en partageant chacun un moment de convivialité.


Quel avenir pour l'agriculture en France ?

Lors de l’assemblée générale de la FNSEA 41, vendredi 17 juin, Sébastien Abis, président du club Déméter, a pu présenter à son auditoire les différents enjeux de demain et les clés de compréhension de l’agriculture face aux crises et conflits dans le monde. « Il faut faire autrement » et « faire autrement, ce n’est pas faire comme hier », rappelle Sébastien Abis en préambule de son intervention. Aujourd'hui, il y a deux enjeux : sauver la planète avec le respect de l’environnement et nourrir les individus. Toutefois, comme l’explique le président du club Déméter, il va falloir dans ce cas « donner les moyens nécessaires aux agriculteurs et également les respecter ».
 

Des crises qui impactent l'agriculture

Sébastien Abis explique que le monde actuel rencontre de nombreuses tensions avec lesquelles le monde agricole doit travailler. La Covid, le changement climatique ou encore le conflit ukrainien sont à la fois des enjeux et des défis pour le monde agricole. « Vous avez une superpuissance agricole qui a envahi une autre superpuissance agricole ». De plus, cette invasion se « superpose sur la crise sanitaire de la Covid », souligne Sébastien Abis. Ces problématiques ont des conséquences sur les échanges internationaux agricoles et « il faut avoir cela dans son viseur à long terme ». Il faut aussi avoir en tête que le changement climatique va « fortement impacter l’agriculture de demain ». « Le climat est un enjeu majeur et c’est le monde agricole qui peut faire baisser la température, c’est à vous de faire les transitions et sans vous on ne fera pas de grand combat écologique », explique le président du club Déméter. D’ailleurs, « la production de nourriture au cours de ce siècle sera de l’ordre du miracle avec ces aléas climatiques », détaille Sébastien Abis.
 

Deux grands combats

L’agriculture de demain et plus largement le monde vont devoir mener prochainement deux grands combats à la fois climatiques et géopolitiques. « On vous demande à vous d’être au rendez-vous sans respecter le temps long des alternatives, on demande au monde agricole des efforts énormes sans accepter de vous donner les moyens de les réaliser », détaille Sébastien Abis. « Il y a aussi le renouvellement et l’attraction dans le secteur agroalimentaire car il y a entre 40 000 et 80 000 emplois non pourvus dans ce secteur. Nous avons connu les Trentes Glorieuses et désormais ce sont les ''Trentes Glandeuses'' qui vont devoir se terminer », explique le président du club Déméter. Face à cela, l’agriculture « va devoir s’ouvrir au monde extérieur ». Il est nécessaire selon Sébastien Abis d’ouvrir la porte aux personnes qui ne sont pas issues du monde agricole car elles peuvent être l’avenir de la profession. « La souveraineté alimentaire ne peut pas être l’addition de micro-souverainetés locales. Il faut savoir si l'on veut produire de tout partout ou si l'on souhaite produire ensemble pour tous. »
À la fin de son intervention, Sébastien Abis a pu répondre aux nombreuses questions de l'auditoire, nourrissant de riches échanges.
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