À la découverte d’un élevage de cervidés
Le 28 mai, la ferme de l’Étang à Épuisay, où sont élevés des cerfs et des biches, a ouvert ses portes à un groupe d’élus du conseil départemental de Loir-et-Cher.
Dans le cadre des visites cantonales, Nicolas Perruchot, président du conseil départemental de Loir-et-Cher, a passé la journée du 28 mai sur le territoire du Perche. Devant une trentaine de personnes, l’éleveuse Chloé Norguet a présenté l’exploitation familiale, lancée il y a une trentaine d’années par son père Patrice Norguet.
« Dans les années 90, mon père a décidé de diversifier son activité céréalière en se lançant dans l’élevage et la transformation de viande de cervidés, raconte la jeune femme de 28 ans. Après son décès, ce fut comme une évidence pour moi de reprendre l’activité avec la même passion que lui. »
Cela fait bientôt deux ans que la pétillante Chloé a repris la ferme, qui compte aujourd’hui 90 biches et 2 cerfs en reproduction sur une trentaine d’hectares de parcs et 140 ha en céréales.
« Tout au long de l’année, les animaux sont élevés en parfaite autonomie, se nourrissant des produits de la ferme (pâturages, orge, maïs, foin, paille…), explique l’agricultrice. Quant à la partie céréales, elle est gérée par un collègue agriculteur car ce n’était pas mon truc ».
Âgés de 20 à 30 mois, les animaux sont abattus à l’abattoir de Vendôme et la totalité de la découpe est effectuée à la ferme, au sein du laboratoire certifié Normes européennes. Les deux tiers de son chiffre d’affaires se font en fin d’année.
« On n’a pas vocation à vendre du cerf toute l’année, précise Chloé. La majorité de la production de viande fraîche est écoulée entre octobre et décembre ».
Afin de s’adapter à la clientèle, elle ne manque pas d’idées culinaires et propose toute une gamme de produits du terroir à base de cervidé comme les saucissons, terrines, rillettes, galantines… ou encore des plats cuisinés comme le civet, tajine, colombo, Cassoucerf… « J’aime à montrer que l’on peut faire des choses originales avec le cerf ».
Tout comme son papa, Chloé mise sur la vente directe, qui est selon elle « un concept porteur, une façon de mieux mettre les productions en valeur ».
Adhérente de Bienvenue à la ferme, Paris fermier, C du Centre, lieu d’accueil de plus de 200 camping-caristes affiliés au groupe France passion, également associée au sein du magasin de producteurs La ferme à Saint-Gervais-la-Forêt, l’éleveuse met toute son énergie à attirer et séduire les consommateurs.
« La vente directe et l’accueil à la ferme sont des façons de rééduquer les gens, de démontrer pourquoi il faut un prix juste et rémunérateur pour les producteurs, affirme-t-elle. Je suis une petite productrice, mais je suis sûre que l’on a encore beaucoup de choses à valoriser dans ce département qui a de la chance d’avoir une offre touristique aussi importante ».
Dans ce sens, Nicolas Perruchot a conclu cette visite en rappelant son idée de créer un concept de « Route des petits producteurs ».
Doriane Mantez