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La chambre d’agriculture se lance dans un processus de modernisation de ses services

Tous les conseillers de la chambre d’agriculture se sont réunis lundi 20 juin à Orléans. Un échange important dans le but de moderniser la Chambre.

© Sabrina Beaudouin

Les 80 conseillers de la chambre d’agriculture se sont réunis lundi 20 juin pour travailler sur un plan de modernisation afin de mieux répondre aux besoins des agriculteurs. Durant la matinée, les conseillers, groupements et hors groupements, ont pu échanger tous ensemble, face à la direction. Un plan de travail est actuellement mis en place et concerne tous les salariés de la Chambre.

Renforcer le lien sur le terrain

Même si les groupements (GDA) touchent près de 50 % des agriculteurs sur le terrain, la chambre d’agriculture a besoin de changement, la relation doit être rénovée. «L’objectif est d’amener nos collaborateurs à mieux se faire connaître, faire connaître leur métier, leur mission, les expertises qui sont les leurs et à reconnaître aussi entre eux la complémentarité qu’ils peuvent apporter aux agriculteurs. Les élus veulent accompagner la compétitivité de l’agriculture, renforcer le lien sur le terrain » précise la directrice de la Chambre Mireille Savajols.

« Les Chambres sont anciennes et doivent évoluer. Les agriculteurs ne sont plus ceux d’il y a 20 ans, il faut réformer notre mode de fonctionnement. Il existe de nouvelles méthodes de travail et il faut s’adapter. Aujourd’hui c’était la première étape » souligne Michel Masson, président de la chambre d’agriculture.

A l’issue de la matinée et des ateliers de travail, la direction a pu constater que les demandes des groupements sont en phase avec l’ensemble des conseillers et collaborateurs. «C’est plutôt positif. Il faudra réorganiser un certain nombre de choses, se redonner des priorités, aller jusqu’au bout et surtout s’adapter d’une façon permanente à ce qui se passe sur le terrain. Il faut être en capacité de répondre au mieux à ce qui se passe sur place. Il faut être disponible, réactif et efficace face à une agriculture qui change, qui a besoin de technicité. Nous avons besoin d’une équipe, cohérente, homogène et complémentaire » poursuit la directrice. « On ne doit jamais oublier qu’avant tout nous répondons aux agriculteurs. On a déjà des pistes de travail avec le groupement, les chefs de service et chef d’équipe »

La communication : la première clé du changement

Le manque de contact entre les conseillers et leurs compétences est un point faible de la Chambre. «C’était une matinée d’échange intéressante. Personnellement, je manque de connaissance sur l’offre de mes collègues. Je suis incapable de présenter les prestations des autres. Cette connaissance pourrait appuyer la crédibilité de la Chambre, on a l’air plus sérieux vis à vis des agriculteurs. On est une équipe.  Une meilleure identification de chacun est importante » insiste Isabelle Dumé, chargée de projet restauration collective à la chambre de l’agriculture.

« Concrètement, je vais potasser le catalogue de prestations pour savoir ce que font les autres. On nous donne l’outil et c’est à chacun de s’impliquer.  Faut qu’on arrive à discuter entre nous » avoue-t-elle. «  A la chambre il y a plein d’expert aux multiples compétences et on ne le sait pas. Donc c’est dommage de ne pas exploiter notre savoir-faire »

Plusieurs autres points de changement ont été évoqués comme l’intégration des nouveaux arrivants.  « Il faut revoir le processus d’intégration des nouveaux arrivants pour qu’ils aient une meilleure connaissance des services. La première journée, on vous présente tout mais c’est impossible de tout retenir. Il faudrait faire une immersion dans tous les services les 3 ou 4 premiers mois » explique Boris Lorne, conseillé à la chambre, mis à disposition du GDA Varennes-Lorris.

Les conseillers sont ravis d’avoir pu prendre part aux discussions et se sentir impliqués dans le processus d’évolution. «On co-construit avec la direction, c’est important» précise Isabelle Dumé. «Le but c’est de faire de l’offre transversale. Par rapport à nos prestations, cela va nous permettre de mieux les valoriser. Nous n’avons pas beaucoup de contacts avec les conseillers en groupement. La communication entre les différents profils est réduite » poursuit-elle.

La course au temps

Boris Lorne aimerait aussi avoir plus de temps pour mieux faire son travail. L’idée serait de réduire son champ d’action pour mieux se concentrer sur les besoins des agriculteurs. Prendre le temps permettrait à la Chambre d’être plus réactive et plus performante. « On a trouvé les points à perfectionner pour répondre au mieux aux agriculteurs. Réduire la diversité de notre offre et se concentrer là où on est bon et là où les agriculteurs ont besoin de nous. Pour cela, il nous faut du temps. Je ne fais pas assez bien mon travail car je n’ai pas assez de temps. Je veux avoir le temps de bien faire ce que je fais plutôt que d’être partout. »

«Au début, on nous laisse beaucoup de temps pour le GDA. Après on a d’autres missions qui se greffent. Et puis on est directement contacté par les agriculteurs. Mon portefeuille clients s’est agrandi. J’ai plus d’adhérents et l’agriculture se complexifie. On est aspiré par le besoin de réactivité des agriculteurs. Ils veulent une réponse tout de suite. Il faut être réactif mais on manque de temps » avoue Boris Lorne, parfois frustré de ne pas être en mesure de satisfaire pleinement ses adhérents.

L’agriculture est en mutation et les besoins des agriculteurs évoluent. Il est donc important pour la chambre d’agriculture de changer pour s’adapter aux nouveaux besoins. « C’est aussi pour ça que le nom de notre métier doit évoluer. Nous ne sommes plus des conseillers, nous sommes des consultants en agronomie.  Il faut remettre l’agriculteur et l’agriculture au cœur de nos métiers» conclue Boris Lorne.

L’après-midi, les 80 conseillers de la Chambre ont visité la laiterie de Saint Denis-de-l’Hôtel. Emmanuel Vasseneix, directeur de LSDH, gère son entreprise en équipe avec l’ensemble de ses salariés. « Les hommes sont extrêmement importants dans le processus de décision. Nous avons des valeurs très claires : passion, ambition et humanité. L’entreprise est un lieu de création de toute forme de richesses : la fierté d’appartenir et d’intégrer une équipe. On a tous besoin de reconnaissance et de valorisation. La communication est aussi essentielle. On communique en permanence avec le personnel de la laiterie, via notre mascotte Lea »

La chambre d’agriculture a rencontré Emmanuel Vasseneix pour s’inspirer de son mode de fonctionnement. Travail en équipe, communication et réactivité. Pour être encore plus proche des agriculteurs, la Chambre doit se moderniser et innover. En septembre un prochain groupe de travail se mettra en place pour poursuivre les premières réflexions.

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