Jean-Claude Ellena a le parfum dans la peau
Le « nez » de la maison Hermès, Jean-Claude Ellena, a créé son premier jardin au Domaine de Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher).
Quand on lui demande s’il se verrait ailleurs que dans la parfumerie, Jean-Claude Ellena répond : « Dans le parfum, je me sens bien. »
Ce fils de parfumeur né en 1947 à Grasse (Alpes-Maritime) — le destin est parfois tellement prévisible ! — n’aimant pas l’école devient apprenti à l’âge de dix-sept ans dans la société Chiris. « J’ai été embauché comme ouvrier et je nettoyais les alambics, roulais les fûts, distillais… Dans la parfumerie, j’ai vraiment tout fait ! »
En 1968, à vingt ans tout juste marié, il intègre une nouvelle école à Genève (Suisse) ouverte par le fabricant Givaudan. « C’était l’époque où la parfumerie prenait son essor. La formation devait durer trois ans mais là aussi, j’étais plutôt mauvais élève. Alors je suis allé voir le patron et je lui ai demandé de me donner du travail. »
Maurice Thiboud en fait son assistant.
En 1978, Jean-Claude Ellena crée son premier parfum, le bien nommé « First » pour la maison Van Cleef & Arpels.
Les expériences se suivent et ne se ressemblent pas, jusqu’au jour où ce créateur devient le parfumeur exclusif de la maison Hermès, en 2004, et sera à l’origine de « Terre d’Hermès » ou d’« Un jardin sur le toit ».
Un nom prémonitoire puisque cette année-là, Jean-Claude Ellena a confectionné son « Jardin d’un parfumeur » dans le cadre du Festival international des jardins à Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher). « Pour moi, le jardin est au service du parfum. Avec ce projet, j’aimerais que les gens prennent le temps de sentir la nature puis le parfum afin qu’ils voient la métamorphose entre les deux. »
Car le parfum, composé de matières et molécules, est le fruit de l’Homme tandis que l’odeur naît de la nature.
Comme pour la conception d’une fragrance, celui qui ne se parfume jamais a couché ses idées sur le papier mais en moins de temps qu’il ne lui faut pour créer un parfum. « Il m’a fallu dix ans de travail pour obtenir le parfum du muguet tel que moi, je le perçois. »
Aux visiteurs, à présent, de se l’approprier : le parfum est histoire d’imagination.